Oxymétrie
et fluxmétrie optiques
Président de Session: Monsieur
J.P.Ollivier
Première démonstration
de la possibilité d'une mesure quantitative de l'oxygénation
musculaire par spectroscopie du proche infrarouge au cours de l'exercice
musculaire.
(1) Laboratoire de Physiologie, Service EFCR, Hôpital
Nord 42055 Saint Etienne Cedex2,
T:
0477828300, Fax: 0477828447, Email: costes@univ-st-etienne.fr
(2) Laboratoire d'Optique Biomédicale du Val
de Grâce, Paris
T:
0140514200, Fax: 0140514215, Email: ollivier.jp@free.fr
Au cours d'un exercice, la consommation d'oxygène
(VO2) par les muscles détermine une extraction croissante
d'oxygène dans les capillaires. En conséquence, la saturation
musculaire moyenne en O2 (SmO2) diminue en fonction
de l'intensité de l'exercice. Nous avons mesuré SmO2
au cours d'un exercice d'intensité progressive, jusqu'à épuisement,
chez 3 sujets jeunes sains (26 ans) et 5 sujets âgés (73 ans).
L'oxygénation de l'hémoglobine des capillaires
musculaires était mesurée par spectroscopie du proche infrarouge
(DADOM 4). La réflectance (R) à travers un tissu (peau et
muscle) à 3 distances (r) différentes de la source est utilisée.
Des simulations de Monte Carlo montrent alors que la variation de Log (r2R)
avec r est une droite dont la pente ne dépend que de µa
(µ's étant considéré comme constant),
tant que l'épaisseur de la peau et du tissu sous-cutané reste
faible. La mesure est donc réalisée à 2 longueurs
d'onde 785 et 850 nm, et à 3 distances des émetteurs (1,5,
2,5 et 3,5 cm). Ceci permet de calculer les concentrations respectives
de [Hb] et [HbO2] et de calculer SmO2 ([HbO2]/
[HbO2]+[Hb]) et le volume de sang HbT ([HbO2]+[Hb]).
Au cours de l'exercice, l'oxygénation musculaire
est mesurée au niveau du muscle vaste externe par application du
capteur sur la peau; les gaz expirés sont mesurés en continu
pour déterminer la consommation d'oxygène de l'organisme
(VO2). L'épaisseur de la peau et du tissu sous-cutané
était inférieure à 5 mm chez tous les sujets.
SmO2 au repos est 49,7±10,4% chez
les sujets âgés et 55,3±7,2% chez les sujets jeunes.
SmO2 diminue progressivement au cours de l'exercice dans les
2 groupes, avec un plateau de désaturation dans les derniers paliers
d'exercice chez les sujets âgés. A la fin de l'exercice, SmO2
atteint 29,0±15,6% ches les sujets âgés et 35,3±1,0%
ches les jeunes. Le volume sanguin augmente progressivement au cours de
l'exercice, de 66,4± 11,2à
75,8 ±10,9 µmol/dm3
muscle, reflétant la vasodilatation des capillaires et/ou leur recrutement
progressif.
Il existe une relation significative entre SmO2
et VO2 dans les 2 groupes (r=0,67 et 0,83, p<0,001). Le plateau
de désaturation constaté chez les sujets âgés
correspond avec l'apparition du lactate sanguin.
Nous concluons que la mesure quantifiée
de l'oxygénation musculaire par spectroscopie du proche infrarouge
est possible lors de l'exercice musculaire. Les valeurs obtenues sont compatibles
avec les données physiologiques. L'augmentation de l'épaisseur
du tissu sous-cutané représente néanmoins une limite
à la mesure au niveau des capillaires musculaires.
Remerciements: Cette étude a été
réalisée avec le soutien de la Société Novacor
et abénéficié
d'une aide du MENRT (contrat n°99B0390)
(1) Laboratoire de Physiologie, Service EFCR, Hôpital
Nord 42055 Saint Etienne Cedex2,
T:
0477828300, Fax: 0477828447, Email: costes@univ-st-etienne.fr
(2) Laboratoire d'Optique Biomédicale du Val
de Grâce, Paris
T:
0140514200, Fax: 0140514215, Email: ollivier.jp@free.fr
Nous avons comparé les mesures quantifiées
de la saturation en oxygène des capillaires musculaires (SmO2)
obtenues par spectroscopie du proche infrarouge (DADOM 4) avec la mesure
invasive de saturation veineuse en oxygène (SvO2).
L'oxygénation de l'hémoglobine des capillaires
musculaires était mesurée par spectroscopie du proche infrarouge
(DADOM 4). La réflectance (R) à travers un tissu (peau et
muscle) à 3 distances (r) différentes de la source est utilisée.
Des simulations de Monte Carlo montrent alors que la variation de Log (r2R)
avec r est une droite dont la pente ne dépend que de µa
(µ's étant considéré comme constant),
tant que l'épaisseur de la peau et du tissu sous-cutané reste
faible. La mesure est donc réalisée à 2 longueurs
d'onde 785 et 850 nm, et à 3 distances des émetteurs (1,5,
2,5 et 3,5 cm ). Ceci permet de calculer les concentrations respectives
de [Hb] et [HbO2] et de calculer SmO2 ([HbO2]/
[HbO2]+[Hb]) et le volume de sang HbT ([HbO2]+[Hb]).
Le capteur du DADOM4 était placé à
la face antéroexterne de l'avant-bras et un cathéter veineux
rétrograde du même côté permettait d'obtenir
les prélèvements sanguins. Les mesures simultanées
de SmO2 et de SvO2 étaient réalisées
toutes les minutes lors des phases suivantes:au
repos, lors de contractions isométriques de la main (30% de la force
maximale volontaire) pendant 3 minutes, lors de contractions isométriques
avec occlusion artérielle pendant 3 minutes, et pendant 3 minutes
d'hyperémie suivant le lâcher du garrot.
Au repos, SmO2 est de 57,2±7,4%
alors que SvO2 est de 67,0±11,9%. SmO2 diminue
progressivement au cours des 3 premières minutes de contractions,
pour atteindre 45,0±11,4%; SvO2 diminue plus pendant
cette phase et la différence (SmO2 - SvO2)
est alors de7,7± 12,1%. Avec
l'occlusion artérielle, SmO2 et SvO2 chutent
encore pour atteindre 18,8±3,1% et 37,3±8,5% respectivement.
Pendant l'hyperémie suivant le lâcher du garrot, SmO2
augmente rapidement sans atteindre exactement le niveau de repos (52,8±4,9%)
et reste inférieure à SvO2 de 25,8±12,9%.
Différents facteurs peuvent expliquer la différence
observée entre les 2 mesures: existence de shunt au niveau des capillaires
musculaires, mesure globale de SmO2 incluant une part artérielle,
prélèvement veineux pouvant être contaminé par
du sang ne venant pas de la zone musculaire explorée.
Nous concluons que les profils d'évolution
de SmO2 et de SvO2 sont parallèles lors des
phases d'exercice et d'occlusion artérielle, et correspondent aux
modifications de l'oxygénation musculaire. Néanmoins, la
mesure quantifiée de saturation en oxygène des capillaires
musculaires ne reflète pas exactement la saturation veineuse en
O2 .
Remerciements: Cette étude a été
réalisée avec le soutien de la Société Novacor
et abénéficié
d'une aide du MENRT (contrat n°99B0390)
Étude de l'oxygénation musculaire pendant une épreuve
d'effort intermittente chez des athlètes endurants.
Application de la spectroscopie proche infrarouge de l'hémoglobine
JC Jouanin1, JF Kahn2, JL Bussière3,
E Tinet4, S Avrillier4, JP. Ollivier3,
CY Guezennec1.
1 IMASSA-CERMA BP 73, 91223 Brétigny-sur-Orge
Tel: 01-69-88-33-13.
email: jcjouanin@imassa.fr.
2 Laboratoire de Physiologie de la motricité,
Université Paris VI, 75013
Paris
3 Service de Cardiologie, HIA du Val de Grâce,
75230Paris.
4 Laboratoire de Physique des Lasers, Université
Paris XIII, 93430
Villetaneuse
Nous avons
étudié chez 10 athlètes endurants (âge: 26.6
+ 0.5 ans; taille: 179.2 + 1.7 cm; masse corporelle: 68.7 + 2.3 kg, VO2max:
64.1 + 2.4 ml.min-1.kg-1) à l'aide de la spectroscopie proche infrarouge
de l'hémoglobine (Hb), l'évolution de l'oxygénation
musculaire du vastus lateralis gauche (VL) au cours dÇune épreuve
d'effort intermittente sur tapis roulant (paliers de 1 km.h-1 à
partir de 12 km.h-1: 3 min de course, 1 min de récupération).
L'oxygénation musculaire était évaluée à
l'aide d'un spectroscope prototype du laboratoire de Physique des Lasers
(DADOM3: l=660 nm Hb réduite, l=940 nm Hb totale). La mesure des
échanges gazeux a été réalisée avec
un appareil Sensormedics 2900 (USA). Après prélèvements
au doigt sur tubes capillaires, le dosage de la lactatémie a été
réalisé par méthode enzymatique sur sang hémolysé
(Analox GM7, UK).
Nos résultats ont montré que lÇoxygénation
du VL augmentait pendant les paliers (p<0.001) pour être maximale
à 65% de VO2max quand lÇéchauffement était terminé
et pendant les périodes de récupération jusquÇà
80% de VO2max, puissance d'exercice correspondant au seuil anaérobie
lactique (4 mmol.l-1). Puis, l'oxygénation musculaire diminuait
jusqu'à la fin de l'épreuve pendant lÇeffort et la récupération
(p<0.001). Entre 65% et 80% de VO2max l'oxygénation du VL obtenue
pendant la minute de récupération des paliers n'était
pas différente de l'oxygénation obtenue à la fin de
l'épreuve après 3 min de récupération.
Entre 65% et 80% de VO2 max le niveau de dépense
énergétique correspondait à la zone transitionnelle
aéro-anaérobie et l'évolution de l'oxygénation
musculaire locale témoignait de l'adaptation de la perfusion musculaire
à l'effort et d'un renouvellement suffisant de l'oxygène.
L'aspect du signal du DADOM3 traduisait d'une part, les variations du volume
sanguin présent sous la sonde, liées à l'augmentation
du débit sanguin local (vasodilatation de l'échauffement,
recrutement des capillaires non fonctionnels au repos) et d'autre part,
l'augmentation de la consommation d'oxygène par les fibres musculaires
au cours de l'épreuve. Ainsi, nos résultats ont montré
qu'à l'exercice, en deçà du seuil anaérobie
lactique, le renouvellement de l'oxygène pour les fibres musculaires
s'est fait essentiellement par des modifications du débit sanguin
local alors qu'au delà une désaturation plus importante de
l'oxyhémoglobine était nécessaire pour satisfaire
la demande énergétique, confirmant le rôle des lactates
dans la désaturation de l'hémoglobine (effet Bohr). Ce résultat
est un argument en faveur de l'utilisation de la spectroscopie proche infrarouge
de l'hémoglobine pour déterminer indirectement la zone transitionnelle
aéro-anaérobie lors d'une épreuve d'effort calibrée
en médecine du sport ou en clinique cardiologique.
Spectrophotométrie du tissu
cérébral chez le rat in vivo
au moyen de sondes à fibres
optiques
BP 87 38402 Saint Martin díHères cedex
* :Laboratoire de RMN Bioclinique , INSERM 438, CHU
Grenoble
Nous avons mis au point une méthode de mesures
locales de l'absorbance d'un milieu trouble dans l'ensemble de la gamme
du visible au moyen de mini sondes constituées de deux fibres optiques
accolées. L'une des fibres de chaque sonde est éclairée
par une une lampe à halogène stabilisée, cependant
que l'autre fibre collectant la lumière réfléchie
par le milieu est connectée à un spectromètre à
réseau équipé d'une caméra CCD,permettant
d'analyser simultanément le spectre d'absorption des régions
explorées par les différentes sondes. On en déduit
la concentration des chromophores qui s'y trouvent à partir díun
ajustement numérique par moindre carrées du spectre de la
lumière réfléchie par les tissus, en se basant sur
le spectre díabsorption des chromophores, principalement hémoglobines
oxygénée et déoxygénée.
La taille des
sondes (200 à 400 µm de large) permet de les insérer
dans des canules de microdialyse implantées dans le cerveau de rats.
Afin de calibrer notre méthode nous avons effectué
des tests sur des "fantômes optiques" absorbants et diffusants constitués
de micro-billes de polystyrène dispersées dans une solution
aqueuse de colorant, simulant ainsi grossièrement les propriétés
optiques d'un tissu biologique.
L'appareillage est actuellement utilisé pour suivre les variations
locales de concentrations des hémoglobines, des cytochromes et la
saturation en oxygène de rats en état d'hypoxie (respiration
díun mélange appauvri en oxygène, Fig. 1) ou d'ischémie
(obstruction de la circulation du sang). Dans ce dernier cas la Fig. 2
montre la diminution de la perfusion cérébrale résultant
de l'ischémie, et observée par le passage d'un bolus de colorant
injecté en intraveineuse.
Fig.2 Observation, au
moyen de sondes à fibres optiques implantées dans le cortex
de rat, du passage d'un bolus de colorant (bleu d'Evans) montrant les différences
de perfusion dans chacun des hémisphères cérébraux
sain et ischémié.
induite
par des accélérations +GZ.
C.C.
Tran1,
G. Florence1,
E. Tinet2,
D. Lagarde1,
J.C. Bouy1,
P. Van Beers1,
S. Avrillier2,
J.P.
Ollivier3
1 Département
de Physiologie Aérospatiale, Institut de Médecine Aérospatiale
du Service de Santé des Armées, B.P. 73, 91223 Brétigny-sur-Orge,
France
Tél
: 01 69 88 33 60 Télécopie : 01 69 88 33 02 E-mail
: dtran@imassa.fr
2 Laboratoire
de Physique des Lasers, Université Paris XIII, 93430 Villetaneuse,
France
3 Service
de Cardiologie, Hôpital d'Instruction des Armées du Val de
Grâce, 74 Bd de Port Royal, 75230 Paris Cedex 05, France
Introduction:
Les ressources et les virages exposent les pilotes de chasse à des
accélérations +Gz dirigées dans le sens siège-tête
qui engendrent des forces centrifuges responsables du déplacement
de la masse sanguine vers la partie basse du corps, provoquant les voiles
gris puis noir précédant la perte de connaissance par ischémie
cérébrale. Le but de ce travail était d'étudier
l'évolution de l'oxygénation cérébrale mesurée
par une méthode non invasive, la spectroscopie dans le proche infrarouge
(NIRS), chez le singe soumis à des accélérations +Gz
induisant la perte de connaissance. Méthode
: Sept
macaques rhésus adultes mâles ont été bio-instrumentés
permettant d'enregistrer l'électro-corticogramme (ECoG) à
partir d'électrodes placées au contact de la dure-mère,
et le signal NIRS d'origine cérébrale à partir de
deux optodes fixées sur l'os pariéto-occipital droit et gauche.
L'implantation du capteur NIRS sur l'os du crâne éliminait
tout artefact de déplacement sous accélération ainsi
que toute contribution de la circulation cutanée au signal NIRS
enregistré. L'appareil NIRS utilisé étaitle
DADOM-4 fabriqué par le Laboratoire de Physique des Lasers et a
permis de calculer un index d'oxygénation cérébrale
IOC. Chaque singe a été soumis à 3 types de profil
Gz espacés de 15 min (en aéronautique, on exprime l'accélération
g en unités G, 1 G = 9,81 m/s2)
: d'abord un profil "d'échauffement" (profil I) ne provoquant pas
de perte de connaissance (3 plateaux de 30 s à 2, 3 et 4 +Gz séparés
par un plateau de 60 s à 1,5 Gz ; la vitesse de mise en accélération
ou jolt étant de 0,5 G/s) ; ensuite deux lancements plafonnés
à 12 G différant par le jolt appliqués dans un ordre
aléatoire : 0,1 G/s pour le profil GOR (gradual onset rate) et 3
G/s pour le profil VHOR (very high onset rate). Chacun de ces deux lancements
était interrompu dès que l'ECoG devenait isoélectrique
(ISO) ou au bout de 30 s de plateau. Résultats
: Aucune
variation significative de IOC (IOC)
n'a été mise en évidence au cours du profil I (n =
6). Sous GOR, la diminution de IOC
était significative huit secondes avant le point ISO (-15,40 ±
4,80 %, p<0.05, n = 4). AupointISO,IOC=
-19,55
± 4,50 %, p<0.01 (n = 4) et g = 9,8 ± 1 G. Sous VHOR,
la diminution de IOC
était significative deux secondes avant le point ISO (-13,10 ±
4,90 %, p<0.05, n = 4). Au point ISO, IOC
: -13 ± 3,55 %, p<0.05 (n = 4) et g = 12,20 ± 0,10 G.
Les valeurs de IOC
mesurées au point ISO des profils GOR et VHOR n'étaient pas
significativement différentes. Conclusions
: 1/
Les valeurs de IOC
obtenues au point ISO sont de l'ordre de grandeurs de celles décrites
dans la littérature chez l'homme lors des présyncopes orthostatiques.
2/ Sous accélération, la baisse de l'oxygénation cérébrale
survient uniquement lorsque la perte de connaissance devient imminente,
et le seuil d'oxygénation cérébrale est indépendant
du niveau d'accélération.
G. Thiney, G. Guiffant, J. Dufaux, A. Richert,
M.F. Berthault
G. Thiney : 01
44 27 28 65thiney@ccr.jussieu.frFax
: 01 44 27 43 35
G. Guiffant : 01
44 27 28 64guiffant@ccr.jussieu.frFax
: 01 44 27 43 35
J. Dufaux : 01
44 27 28 65dufaux@ccr.jussieu.frFax
: 01 44 27 43 35
A. Richert : 01
44 27 68 55richert@ccr.jussieu.frFax
: 01 44 27 43 35
L.B.H.P, Université
Paris 7 - CNRS ESA 7057
M.F. Berthault : 01
44 27 54 92berthault@paris7.jussieu.frFax
: 01 44 27 78 36
Laboratoire de
Physiopathologie de la Nutrition, Université Paris 7 - CNRS ESA
7059
OBJECTIFS :
Notre but est d'établir
une carte des débits dans un réseau mésentérique
réel, puis de déduire la compliance des vaisseaux de ce réseau
à partir de mesures de vélocimétrie laser Doppler.
Cette méthode est appliquée sur un organe ex vivo,
ce qui permet de contrôler le débit d'entrée.
RESULTATS :
Pour mener cette étude,
il est nécessaire de travailler sur un réseau suffisamment
vaste (quelques cm?) et transparent. Le mésentère de rat
est un réseau qui correspond à ces critères. Le mésentère
est cathétérisé (artère et veine) puis extrait
de l'animal (rat Wistar Kyoto mâle, de poids moyen 250g) anesthésié
au pentobarbital sodique (0.8 µl/100 g par voie intrapéritonéale).
On place ensuite le mésentère dans une enceinte régulée
en température (37.0±0.5°C)
et humidifiée. Le cathéter côté artériel
est relié à un pousse-seringue à débit contrôlé
contenant du sang de rat sain hépariné dilué à
1/10 dans du PBS (pH 7.4). Le cathéter côté veineux
est placé dans une cuve qui recueille le sang en fin de circuit.
Les mesures de vélocimétrie
laser Doppler sont effectuées à l'aide d'une sonde émission-réception
reliée à un analyseur de spectre permettant de visualiser
et de sauvegarder les spectres Doppler obtenus. Les mesures de diamètre
des vaisseaux étudiés sont effectuées en parallèle
à l'aide d'une micro-caméra de grossissement 200 reliée
à un moniteur et à un magnétoscope. Le traitement
du signal et des images est effectué sur PC. La taille de la tache
de mesure permet l'établissement d'une vitesse moyenne <v> sur
le vaisseau. On peut alors déduire de cette vitesse et de la mesure
du diamètre d le débit Q dans le vaisseau par la relation
Le dispositif permet,
en appliquant des créneaux de débit en entrée, de
mesurer le temps caractéristique de relaxation du vaisseau observé.
En effet, l'établissement du débit dans le vaisseau est retardé
par les caractéristiques visco-élastiques (résistance
et compliance) de la paroi et du fluide circulant. Cette échelle
de temps est donnée par t=L?RC
où L est
une longueur caractéristique du vaisseau, R la résistance
et C la compliance de la paroi. Connaissant L, R et t,
on peut donc en déduire C.
PERSPECTIVES
:
Cette démarche
expérimentale originale combine travail sur un organe ex vivo
et nouvelle procédure de mesure de la compliance. Une prochaine
étape, comportant un matériel plus précis, consistera
à déterminer C à l'aide de plusieurs sondes de vélocimétrie
couplées, placées sur un même vaisseau à quelques
centaines de µm d'intervalle, de façon à observer directement
le retard dû à la compliance.
Modélisation et traitement
des signaux díhypérémie réactionnelle
laser Doppler : moyens performants
de diagnostics
Humeau Anne*, Saumet Jean Louis**, LíHuillier
Jean Pierre***
*Groupe
ISAIP-ESAIP
18, rue du 8 mai 1945 - BP 22 - 49180 Saint Barthélémy
d'Anjou Cédex 01 - France
Tél : 02 41 96 65 10 - Fax : 02 41 96 65 11
- E-mail : ahumeau@isaip.uco.fr
**Laboratoire
de Physiologie - Faculté de Médecine
Rue Haute de Reculée - 49045 Angers Cédex
- France
Tél : 02 41 73 58 45 - Fax : 02 41 73 58 95
- E-mail : jeanlouis.saumet@univ-angers.fr
***Ecole
Nationale Supérieure díArts et Métiers (ENSAM)
Laboratoire Procédés-Matériaux-Instrumentation
(LPMI)
2, boulevard du Ronceray - BP 3525 - 49035 Angers
Cédex - France
Tél : 02 41 20 73 85 - Fax : 02 41 20 73 50
- E-mail : Jean.Pierre.Lhuillier@angers.ensam.fr
La fluxmétrie par laser Doppler est une méthode
non-invasive dans laquelle les photons issus de la lumière laser
interagissent avec les érythrocytes des vaisseaux de la microcirculation.
Líhyperémie réactionnelle étudiée par laser
Doppler permet díobserver une valeur maximale du flux quelques secondes
après la suppression díune occlusion vasculaire. Cette augmentation
brusque du flux correspond à la reperfusion du lit vasculaire. Elle
est créée par de nombreux processus métaboliques,
myogéniques et des facteurs passifs. Les mécanismes contrôlant
líhyperémie réactionnelle ne sont encore pas complètement
compris. Néanmoins, cette dernière est couramment utilisée
pour diagnostiquer les maladies périphériques vasculaires,
les effets engendrés par le tabac ou encore comme indicateur de
résistance vasculaire. Plusieurs paramètres des signaux díhyperémie
sont généralement étudiés : la valeur maximale
atteinte par le flux après suppression de líocclusion et le temps
díapparition de ce maximum. Les signaux laser Doppler sont caractérisés
par la présence de nombreuses oscillations créées
par líactivité myogénique.
Une étude approfondie des phénomènes
entrant en jeu dans líhyperémie réactionnelle permettrait
de mieux comprendre les signaux observés et ainsi díaméliorer
les diagnostics. Une modélisation simplifiée est donc développée
afin díexpliquer les variations de flux apparaissant après occlusion
vasculaire. Líaccent est mis sur les effets intervenant plutôt que
sur la structure anatomique de la microcirculation. Líaugmentation de vitesse
des érythrocytes pendant la reperfusion, ainsi que la vasodilatation
et la vasoconstriction sont prises en compte. Les paramètres du
modèle sont calculés grâce à une méthode
de traitement du signal utilisant les ondelettes. Les résultats
montrent que les érythrocytes atteignent très rapidement
leur vitesse díéquilibre. De plus, la valeur maximale du flux est
générée par une augmentation du nombre moyen de chocs
entre les érythrocytes et les photons, due à la vasodilatation.
En parallèle une étude est menée
pour déterminer de façon fiable les paramètres díhyperémie
réactionnelle. En effet, le temps díapparition du flux maximum et
la valeur de ce maximum ne sont souvent pas déterminés de
façon objective, leurs valeurs dépendant de líamplitude des
oscillations créées par líactivité myogénique.
Un traitement des signaux laser Doppler est donc proposé. Ce traitement
permet de déterminer de façon correcte et rapide les paramètres
díhyperémie et donc de parfaire les diagnostics.