Présentation

Les Fasti Ecclesiæ Gallicanæ ont pour objectif la constitution d’un répertoire prosopographique des évêques, dignitaires et chanoines des diocèses de la France dans ses frontières actuelles, de 1200 à 1500 : 141 diocèses continentaux et 147 avec les diocèses corses. Les chercheurs associés au programme forment une équipe tenant une journée d’étude qui s’est successivement tenue à l’Université de Paris I, y compris sur son site de Villejuif, puis aux Archives nationales jusqu’en 2019, et désormais au Campus Condorcet  selon un rythme biannuel jusqu’en 2014 puis annuel. Chaque diocèse donne lieu à la publication d’un volume dont les responsables alimentent aussi une base de données en ligne. Le premier d’entre eux est paru en 1996. Les Fasti alimentent ainsi une collection accueillie par les Éditions Brepols (Turnhout), portant son nom. Ils accueillent les chercheurs et les doctorants intéressés par la prosopographie des clercs et l'histoire des diocèses aux derniers siècles du Moyen Âge.

L’équipe des Fasti Ecclesiæ Gallicanæ existe depuis juin 1990 à l’instigation d’Hélène Millet, assistée de Pierre Desportes à compter de 1993. Elle a revêtu successivement diverses formes institutionnelles. En premier lieu, le GDR 993 entre 1991 et 1993 (associant l’UA 1004 de l’Université Paris I, l’UA 1011 de l’École française de Rome, l’UA 955 du Centre d’Étude d’Histoire juridique, l’ER 52 – Humanisme Français des XIVe et XVe siècles –, l’URA 6 du Centre de recherches archéologiques et l’IRHT). Entre 1994 et 2001, les Fasti s’affilièrent au GDR Gerson, sous la direction d’André Vauchez puis d’Hélène Millet. Puis, entre 2002 et 2009, ils intégrèrent le GDR 2513 SALVE (Sources, Acteurs et Lieux de la Vie religieuse à l’époque médiévale), dirigé conjointement par Hélène Millet et Nicole Bériou. De 1991 à 2009, ce fut l’IRHT et son site d’Orléans qui abritèrent les Fasti. Enfin, entre 2010 et le début de l’année 2018, les Fasti furent un axe de recherche du Laboratoire de Médiévistique occidentale de Paris I (UMR 8589 LAMOP). Depuis février 2018, les Fasti sont implantés au CERCOR.

En partenariat avec des équipes similaires constituées au Portugal et en Hongrie, les Fasti menèrent à bien la création d’un GDRE (Groupement de recherche européen), intitulé « Aux fondements de la modernité étatique en Europe, l'héritage des clercs médiévaux », animé par Dominique Iogna-Prat et Fabrice Delivré (2010-2012, UMR LAMOP).

Les Fasti sont historiquement liés au groupe Collégiales, animé par Anne Massoni, abrité par l’UMR LAMOP, et composante du programme ANR COLEMON.


 

Directeurs et directrices successifs :

1990-2010, Hélène Millet, directrice de recherche au CNRS (IRHT puis UMR LAMOP, Université de Paris I)

2010-2012, Vincent Tabbagh, professeur d’Histoire du Moyen Âge à l’Université de Bourgogne

2012-2017, Jean-Michel Matz, professeur d’Histoire du Moyen Âge à l’Université d’Angers

2018, Thierry Pécout, professeur d’Histoire du Moyen Âge à l’Université de Saint-Étienne

 

 

 Hélène Millet, directrice de recherches au CNRS (IRHT puis UMR LAMOP, Université de Paris I), a fondé le programme des Fasti Ecclesiæ Gallicanæ en 1990 et l’a dirigé depuis cette date jusqu’à sa retraite en 2010. Elle y a associé des universitaires, des chercheurs, des conservateurs, des archéologues, des doctorants, des érudits. Elle a également fondé la collection éponyme aux Éditions Brepols. Elle a donné à ce programme une ampleur internationale, nouant des collaborations à l’échelle européenne, en particulier dans le cadre du GDRE « Les clercs médiévaux, aux fondements de la modernité étatique, XIIIe-XVe s. » (Universités de Lisbonne, d’Evora, de Milan, de Pécs, de Szeged). Spécialiste d’histoire religieuse, notamment des conciles, du Grand Schisme et des mouvements prophétiques, elle a été pionnière en matière d’histoire sociale du clergé assistée par l’outil électronique, avec l’appui de la prosopographie et des bases de données. Un colloque tenu à Bourges en juin 2011 lui a rendu hommage.

 

 Dès ses recherches pour sa thèse, soutenue en 1988, Vincent Tabbagh, qui fut professeur à l’Université de Bourgogne de 1989 à 2011, a porté son attention sur un clergé séculier, en particulier ses élites, évêques et chanoines, que l’historiographie avait délaissé et parfois dévalorisé au profit de moines ou de frères mendiants qu’elle pensait davantage porteurs d’influence ou de nouveauté. À son sujet, des sources abondantes, livrant les origines, niveaux et contenus de formation, carrières, permettaient la mise en œuvre de la méthode prosopographique comme fondement d’une sociologie quantifiée des milieux ecclésiastiques. Au-delà de cette entreprise poursuivie régulièrement pour divers diocèses, il cherche à montrer la forte insertion politique et économique de ces clercs qui ne limitent pas leurs moyens de rayonnement à l’écriture, la prédication et la confession et voient dans la prière liturgique qu’ils offrent à tous une dimension essentielle de la quête du salut

 

 Jean-Michel Matz, agrégé d’histoire, est depuis 2004 professeur d’histoire du Moyen Âge à l’université d’Angers, après y avoir été maître de conférences (à partir de 1994). Il a soutenu une thèse de doctorat intitulée Les miracles de l’évêque Jean Michel et lu culte des saints dans le diocèse d’Angers (v. 1370 – v. 1560), Paris X (1993), et dix ans plus tard son HDR, Institution ecclésiale, culture et société. Autour du diocèse d’Angers (XIVe – début XVIe siècle). Ses recherches portent sur l’institution ecclésiale et le clergé (avec une dimension prosopographique) dans la province de Tours, sur les bibliothèques ecclésiastiques, et sur une histoire comparée des territoires angevins dans l’Europe des derniers siècles du Moyen Âge. Président du comité de direction des Fasti (2012-2017), il est responsable de la collection dans laquelle il a publié les volumes sur le diocèse d’Angers (2003) et sur celui du Mans (2018). Jean-Michel Matz est décédé le 7 mars 2020.

 

Thierry Pécout, professeur d’histoire du Moyen Âge à l’Université de Saint-Étienne depuis 2012, a été maître de conférences à l’Université d’Aix-Marseille (1999-2012). Il dirige le laboratoire CERCOR, composante de l’UMR LEM, et préside le comité de direction des Fasti depuis 2018. Il travaille sur les processus d’institutionnalisation et l’histoire sociale dans les Églises cathédrales des trois provinces de Provence et au sein de la monarchie angevine, principalement aux XIIIe et XIVe siècles. Il est président de la Fédération historique de Provence et membre du Comité des travaux historiques et scientifiques

 

Christine Barralis est maître de conférences en Histoire du Moyen Âge à l’Université de Lorraine depuis 2006, directrice adjointe du Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire (EA CRULH). Elle travaille en particulier sur l’épiscopat et le gouvernement de l’Église.
 

 

Pascal Montaubin est maître de conférences à l’Université de Picardie depuis 1999 et président depuis 2011 de la Société des Antiquaires de Picardie. Ses recherches portent notamment sur la légation, la papauté et les cardinaux au XIIIe siècle, l’hospitalité.

 

Laurent Vallière est ingénieur d’études CNRS au laboratoire UMR CIHAM et responsable du Centre pontifical d’Avignon. Il s’intéresse aux chapitres cathédraux et à l’administration pontificale au XIVe siècle.

 

Élisabeth Lusset est chargée de recherche au CNRS et membre de l’UMR LAMOPdepuis 2017. Elle travaille sur le gouvernement de l’Église en particulier les justices ecclésiastiques.