06 juin 2019

[IHRIM] - Journée d'étude « Presse et Patrimoine, deux facteurs de la modernité (XVIIIe-XIXe siècles) »

Université Jean Monnet Saint-Étienne - Site Tréfilerie - 33 rue du 11-Novembre
Bâtiment G - Salle du Conseil (G0.5)

Dans Notre-Dame de Paris, Victor Hugo constatait la victoire du papier et du livre sur le monument et la pierre, une victoire de la modernité sur le passé : « Ceci tuera cela. » Au XVIIIe et au XIXe siècles, deux notions émergent et se constituent progressivement : la presse et le patrimoine...

 

 

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ÉQUIPE ORGANISATRICE

Morgane AVELLANEDA (morgane.avellaneda @ univ-st-etienne.fr)
Lucien DERAINNE (lucien.derainne @ univ-st-etienne.fr)
Apolline STREQUE (apolline.streque @ univ-st-etienne.fr)
Doctorant.e.s de l'IHRIM UMR 5317, Université de Lyon-Saint-Étienne

  • Dans Notre-Dame de Paris, Victor Hugo constatait la victoire du papier et du livre sur le monument et la pierre, une victoire de la modernité sur le passé : « Ceci tuera cela. » Au XVIIIe et au XIXe siècles, deux notions émergent et se constituent progressivement : la presse et le patrimoine. À première vue, ces deux notions paraissent s'opposer suivant la même ligne de fracture qu'Hugo appliquait à la Renaissance : n'est-ce pas à nouveau le papier qui défie la pierre, l'éphémère qui fait face à la tradition ? Pourtant le patrimoine, tout autant que la presse, est une manifestation de la modernité. Sous l'opposition de ces deux mots, ce n'est donc plus le passé qui est aux prises avec le présent, mais deux conceptions de l'histoire et du bien public qui interagissent l'une avec l'autre pour définir de nouveaux cadres culturels. C'est cette interaction que notre journée d'étude se propose d'explorer.
  • Presse et patrimoine sont deux objets complexes dont il importe tout d'abord de définir les limites.
  • Nous envisagerons ici la presse suivant la perspective journalistique qui s'est imposée au XIXe siècle : celle d'une presse périodique, pensée comme telle et allant du quotidien à la revue, en passant par l’almanach... L’évolution et l’importance grandissante du journal au cours des XVIIIe et XIXe siècles ont été largement étudiées : l'explosion des publications durant la Révolution française, la « révolution » du modèle de la presse en 1836, l’avènement du Petit Journal en 1863 en sont les moments-clés. Ces jalons politiques et journalistiques s'accompagnent d'une massification des publications et d'un intérêt croissant pour l’information, toujours plus précise, plus rapide et plus brève (comme en témoigne l’avènement des agences de presse). Si le processus s’accélère après la Révolution, il trouve en réalité ses racines profondes dans le monde des gazettes et des « feuilles » du siècle des Lumières.
  • Contrairement à la presse, si le patrimoine n'a été désigné comme tel que récemment, les enjeux et la réflexion que le terme recouvre se développent pleinement dès le XVIIIe siècle. L'une des premières manifestations de cette nouvelle façon de percevoir l'objet culturel pourrait être l’émergence de la figure du grand homme et de son culte (pèlerinage au tombeau, buste... ) qui amènera à la création, à la fin du siècle, du Panthéon. Toutefois, c'est bien la Révolution française qui constitue l'acte de naissance d’une conscience patrimoniale : en réaction au vandalisme, qui entend effacer la trace matérielle de l’Ancien Régime et assimile les œuvres d'art à des symboles politiques, des lois de préservation sont votées et des lieux de conservation, les musées, sont mis en place. Comme la presse, la conscience patrimoniale ne cesse de prendre de l'ampleur à la suite de la Révolution : elle s'institutionnalise, se démocratise peu à peu et s'enrichit de nouvelles perspectives. Ainsi faut-il compter, à côté du patrimoine matériel (monument, œuvre... ), avec les réflexions sur les mœurs, le folklore, la littérature, etc., qui esquissent très tôt une conscience patrimoniale préoccupée des aspects immatériels d'une culture.
  • Tout en restant prête à accueillir tout angle d'approche éclairant le lien entre les deux notions, notre journée d'étude espère en particulier faire avancer les réflexions selon quatre grands axes.
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COMITÉ SCIENTIFIQUE

  • Christelle BAHIER-PORTE (IHRIM, Université de Lyon-Saint-Étienne),
  • Sarah MOMBERT (IHRIM, ENS de Lyon),
  • Jean-Marie ROULIN (IHRIM, Université de Lyon-Saint-Étienne),
  • Corinne SAMINADAYAR-PERRIN (RIRRA 21, Université Paul Valéry Montpellier 3).