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Géographies numériques. Manuel collaboratif

Principes et objectifs

An American indian woman with a theodolite mapping a territory in the jungle in the style of Douanier Rousseau. Généré par IA craiyon

Ce manuel est à l'attention des étudiants du cours de 1ère année du master Géographies Numériques et de toutes les personnes intéressées par une présentation générale et conceptuelle des SIG, géomatique, géonumérisation, géoweb, géolocalisation …

Il s'appuie sur les supports de cours de Thierry Joliveau (marqués TJ) complétés par une rédaction collaborative de la part des étudiants ayant suivi le cours en 2022-2023 à propos d'éléments théoriques manquants, d'exemples d'application ou de mise en œuvre qui illustrent les concepts du manuel, de cas d'usage significatifs, de questions techniques, d'approches prospectives sur un sujet qui semble important. Ces textes sont marqués CE (contribution étudiante).

Durant l'année 2023-2024, les étudiants de M1 vont tenter à titre exploratoire de compléter ce cours ou d'améliorer certains contenus en utilisant ChatGPT (En exemple, les premiers essais de l'utilisation de ChatGPT pour écrire un manuel.)

Note : Les liens vers les pages du wiki et les documents au format PDF sont accessibles sans restriction. L'accès aux présentations Powerpoint est pour l'instant limité aux étudiants inscrits dans le master GéoNum.

1. Géomatique et SIG : de quoi s'agit-il ?

Cette question très générale sur l'essence et la définition d'un Système d'Information Géographique n'est pas une question que l'on se pose habituellement. Elle est difficilement évitable en introduction d'un manuel de géographies numériques. Si elle n'est plus vraiment discutée actuellement, elle a fait l'objet d'un travail important au moment de la diffusion généralisée des SIG dans les années 90.

Question de perspective

Timothy Nierges distinguait au début des années 90 trois perspectives pour aborder la question de ce qu'était un Système d'information géographique : une perspective fonctionnelle, une perspective procédurale et une perspective structurale.

Finalité, composition et fonctionnement d'un SIG

Finalité

Envisagé à un haut niveau de généralité, n'importe quel Système d'Information Géographique a pour finalité de pouvoir raisonner dans l'espace afin de répondre aux besoins d’un agent quel qu'il soit, individuel ou collectif, organisme territorial ou entreprise, institution ou groupe. Bien sûr en fonction du type d'espace, de sa taille, de la nature de l'agent et de ses projets, les objectifs attribués au SIG peuvent varier.

Composition

Un SIG n’est pas un outil logiciel ou une base de données mais un Système d’information sur des objets, phénomènes et processus spatiaux mis en place dans le cadre d'un projet de gestion, d'action ou de connaissance sur un territoire ou un système à dimension spatiale. Ce système combine et articule des données, du matériel, du logiciel, des structures organisationnelles, des méthodes pour représenter les objets géographiques, qui sont autant de dimensions du système.

On peut distinguer quatre grandes différentes composantes ou dimensions dans un SIG en fonction des ressources qu'elles mobilisent :

  • La composante Information intègre les données et métadonnées. La composante informationnelle est au centre du système et représente sa ressource stratégique.
  • La composante Outils (ou technologie) comprend les logiciels de tous types y compris non directement géographiques et le matériel: ordinateurs et périphériques, matériel de saisie ou capture de données comme des capteurs GPS … Ressources matérielles et logicielles sont organiquement liées entre elles pour constituer un système cohérent. Elles sont la composante technologique du système.
  • La composante Structure et organisation intègre les ressources en personnel et en compétence, les modes d’organisation, le cadre de travail … Elle est la composante à dominante humaine du SIG
  • La composante Méthodes et procédures regroupe les méthodes, règles et procédures qui permettent de parvenir de manière opérationnelle aux objectifs attendus. Elle assure la coordination des autres composantes.

Chacune des composantes possède une logique et d’une cohérence spécifique. Mais elles sont en interaction permanente et constituent des contraintes les unes pour les autres. De nouvelles données peuvent nécessiter de nouveaux outils technologiques, et de nouvelles compétences ou d’autres modes d’organisation des compétences. L'acquisition de compétences en programmation peut éviter l’acquisition d’un nouveau logiciel. L’acquisition de données à l’extérieur de l'organisation peut éventuellement dispenser de réaliser des traitements complexes nécessitant l'acquisition de nouvelles compétences.

Un SIG est en évolution permanente en fonction des changements de l’organisation, de l'obsolescence des données, des évolutions technologiques ou du cadre réglementaire dans lequel évolue l'organisation.

Fonctionnement général

On peut avoir deux vues complémentaires de ce qu'est un SIG :

  • On peut se focaliser sur la dimension technique et les méthodes et techniques de gestion et de traitement des données.
  • On peut avoir une vue plus large sur la stratégie informationnelle à élaborer pour répondre à un problème spatial dans un contexte organisationnel précis.

Le graphique suivant tente de résumer le fonctionnement d'un SIG, c'est à dire comment ses composantes sont mobilisées pour répondre à des objectifs

Définitions

Définir les SIG est aussi un exercice courant au moment de leur émergence. Il est intéressant de passer en revue les définitions proposées jusqu'à une certaine stabilisation dans les années 2000. Il serait dommage cependant de revenir par ignorance ou par paresse intellectuelle à des définitions dépassées.

Nous proposons de conserver comme références les trois définitions suivantes :

  • SIG : Un SIG est un ensemble organisé de structures, de compétences, de méthodes, d'outils et de données numériques constitué pour permettre à un individu, un groupe ou une organisation de raisonner dans l’espace ou de gérer un territoire.
  • Géomatique : la géomatique est un champ diversifié mais cohérent d'activité qui intègre et relie différents savoirs et savoir-faire liés à l'informatique qui concernent à la fois la métrologie de la surface terrestre, la cartographie, l'analyse spatiale, le raisonnement géographique, les bases de données, la gestion de projet … et qui concourt à un usage raisonné et finalisé de l'information géographique dans un contexte sociétal où la dimension numérique de la connaissance de l'espace géographique est devenue fondamentale.
  • Géonumérisation : c'est un processus de transcription au moyen d'outils informatiques des objets, êtres, phénomènes, activités, images, textes … localisés sur la surface terrestre. Ce processus est souvent perçu uniquement dans sa dimension technique. Si celle-ci ne doit pas être négligée, il faut envisager d'en comprendre les enjeux géographiques, culturels, sociaux, politiques voire anthropologique.

Un rapide survol

2. La géomatique a (déjà) une (longue) histoire

Introduction

Il n'est pas question ici de tenter une histoire même simple de la Géomatique et des SIG. Si des travaux existent depuis une trentaine d'année, elle est beaucoup trop complexe, pluridisciplinaire et internationale pour être décrite en quelques mots. Nous nous contentons de donner des éléments et des points de repère assez généraux.

L'histoire des SIG et de la géomatique est étroitement liée à celle de l'informatique et des ordinateurs. Ceux-ci se concrétisent après la 2ème guerre mondiale avec les machines à calculer programmables, même s'ils sont le produits d'une histoire plus ancienne. Bien sûr on pourrait rétrospectivement réinterpréter certaines réalisations anciennes comme des Systèmes d'Information Géographique avant la lettre, des SIG manuels: le travail de Ptolémée au 1er siècle, la carte de Cassini au XVIIIéme, le système du cadastre français au XIXème, la carte topographique française du XXème, réalisés sans ordinateur. Mais ce serait anachronique. C'est l’apparition de l'ordinateur qui transforme les manières de collecter, stocker, visualiser et analyser l'information géographique, transformation qui prend le nom de SIG dès les années 60. Mais cette transformation ne fait pas table rase des acquis millénaires de l'arpentage et de la cartographie par exemple.

Le développement de cette informatique géographique qu'est la géomatique est donc directement liée aux évolutions rapides de la technologie des ordinateurs : puissance, coût, complexité, convivialité, usage. Celles-ci transforment les manières de collecter des données par numérisation des données papier d'abord puis par création de données nativement numériques directement traitables par des ordinateurs. Les méthodes et outils de visualisation de l'information spatialisée évoluent aussi fortement qu'il s'agisse des tables, des tableaux, des plans, des images (photographies et dessins, et bien évidemment des cartes. Il en va de même pour les méthodes de traitement de données pour analyse ou synthèse : comptage, dénombrement, analyse statistique, analyse spatiale, programmation linéaire, systèmes experts, systèmes multi-agents, apprentissage machine…

Compte tenu de la définition de la géomatique adoptée plus haut, son histoire doit donc être replacée dans l'histoire plus générale de l'informatique, mais aussi de la topographie, de la cartographie, des statistiques et, bien sûr, de la géographie et des différents paradigmes qui l'ont animée : géographie quantitative, paradigme systémique, géographie behaviouriste, science de l’espace …

  • Voir sur cette question : Joliveau T., 2020, Une révolution numérique de la géographie ? Le cas de la géomatique, Histoire de la recherche contemporaine. La revue du Comité pour l’histoire du CNRS, 1 décembre 2020 , n°Tome IX-n°1, p. 21‑34.http://journals.openedition.org/hrc/4062

A la recherche des pionniers de la géomatique

Partir à la recherche d’un point d’origine d’un phénomène est toujours illusoire. Il existe toujours des précédents, des anticipations, sous une forme un peu différente. Même dans le domaine de la technologie, où l'invention semble primer, il existe souvent plusieurs inventeurs au même moment. Certains ont réussi et d'autres ont échoué alors qu'ils avaient eu séparément la même idée, mais un concours de circonstances, la chance ou un contexte spécifique peut expliquer la réussite, pas seulement un “génie” personnel. L’analyse par les personnalités, les « héros », les « inventeurs » est donc trompeuse. Elle laisse de côté les collectifs et les structures qui ont contribué à l'émergence des inventions.

Par ailleurs ce type d’approche rétrospective, qui cherche dans le passé les sources de phénomènes contemporains, laisse penser que “l'histoire était écrite”, que les événement devaient nécessairement se dérouler comme ils l'ont fait pour aboutir à la situation d’aujourd’hui. Alors que si l'on se place à la place des acteurs à un moment du passé, rien n'est clair pour eux sur ce qui va advenir et que parmi les options qui peuvent s'offrir à eux, le choix relève d'un pari.

La promenade ci-dessous à la recherche d'un commencement de la géomatique est donc plus une invitation à découvrir quelques moments clés, souvent associés à des personnes ou des institutions, dont la connaissance fait partie d'une culture de la géomatique.

Sources et documents

Frises chronologiques

Vidéos

Exercices

  • En consultant les frises chronologiques, choisir les 10 évènements des 20 dernières années qui vous paraissent les plus significatifs en justifiant son choix.
  • Quels sont les éléments du Canadian GIS décrits dans le film “Data for Decision” qui se retrouvent dans les SIG Contemporains ? Qu'est-ce qui a changé ?

3. Les modèles de l'information géographique

Traduire la réalité du monde en information géographique nécessite un choix parmi les phénomènes à représenter, la manière dont on les traduit en information et dont on les organise en système. Cette modélisation est toujours élaborée en fonction des objectifs du projet et de ses finalités. Ce travail de conceptualisation peéalable n'est pas spécifique d'une approche informatique et des SIG. Il est intrinsèque à la représentation de l'information géographique, en soi et depuis l'origine.

L'information géographique, un modèle de la réalité

L'information géographique caractérise a priori des objets ou des objets ou des phénomènes réels qui se trouvent présents sur la terre à un moment donné. Mais qu'entend-t-on par “sur la terre” ? A sa surface ? Et le sol lui-même et le sous-sol ? Intègre-t-on les phénomènes aériens, ce qui se passe dans l’atmosphère ? On peut aussi faire des SIG sur la lune et sur mars ? Et que signifie “réel” ?

Définir ce qui est "réel"

S'agit-il des objets physiques et matériels ? Les routes, les champs, les rivières ? Mais des limites foncières ou administratives sont réelles sans nécessairement être matérialisées ni même visibles à la surface de la terre. Et une entité comme une entreprise ne se réduit pas à ses caractéristiques matérielles : un bâtiment, un parking, des voies d'accès. Elle incorpore des employés que l'on peut compter et caractériser, des systèmes matériel de production et de travail, des produits ou des services, tout cela étant ressemblé dans un ou plusieurs lieux. Tous ces éléments peuvent être introduits dans un système d'information. Et peut-on enlever de la réalité géographique ce qui relève de l'imaginaire ? Pourquoi les descriptions topographiques de Paris par Balzac ne relèveraient pas de l'information géographique ?

Information géographique et discipline géographique

La géographie, en tant que discipline, s’intéresse à l’analyse de la distribution de nombreux phénomènes dans l'espace, mais avec des problématiques et des concepts et à des niveaux de perception qui lui sont propres. Les pays, les villes, les régions, les routes, les déserts, les forêts, les montagnes sont des exemples d'objet que la géographie étudie depuis son origine. Mais elle n'est pas la seule à le faire. La sociologie étudie aussi les villes, les géologues les montagnes et les politistes les pays, mais avec des approches et des objectifs différents.

Par ailleurs, un ingénieur des travaux publics aura une vue sur une route très différente de celle d'un géographe. Les premiers utilisateurs non géographes des SIG se sont d'ailleurs montrés réticents à nommer géographique une information qui ne leur semblait pas relever d'une discipline dont ils avaient une image très scolaire. Spatial a été proposé car il a un sens plus général : on parlera de l’analyse de la distribution spatiale des postes de travail dans un atelier ou des clients dans un restaurant plus facilement que de leur distribution géographique, mêem si la géographie s'intéresse de plus en plus à des micro-lieux et des espaces domestiques. Mais “spatial” tout seul connotait trop l'espace sidéral, les étoiles et les satellites, à un moment où l'industrie spatiale prenait justement son envol. On a donc proposé d'employer le terme d'information à référence spatiale ou d'information géospatiale plutôt que d'information géographique. Mais cette dernière appellation reste d'un usage courant, ne serait-ce que dans l'expression SIG, pour envisager l'information géographique, au sens large et général, non limité à la discipline géographique.

Modéliser l'information géographique

Les modèles de l'information géographique ne datent pas de l'arrivée de l'informatique. De tout temps, il a fallu sélectionner, trier, simplifier et organiser l'information géographique que l'on voulait représenter sur des supports matériels.

Généralités

Les modèles analogiques

Carte agricole de la France; A. Colin La carte de la chasse au Snark (Lewis Caroll Cartes, plans, maquettes, photographies aériennes peuvent être considérés comme des modèles analogiques de la réalité géographique. Analogiques car les transcription des objets y sont souvent fondés sur un lien direct avec l'objet réel représenté : une ressemblance de forme, une couleur, etc. Depuis les géographes arabes, les étendues d'eau sont bleues sur les cartes. Les plaines y sont vertes et les montagnes brunes. Quand la correspondance est plus arbitraire, une légende présentant les symboles utilisés aident à comprendre le modèle utilisé. L'illustration que la carte est un modèle est la fameuse carte de la Chasse au Snark de Lewis Caroll :
“! Remercions le Capitaine
De nous avoir, à nous, acheté la meilleure
Qui est parfaitement et absolument vierge !”.

On comprend qu'un modèle est une abstraction, standardisée qui peut s'appliquer à n'importe quel contenu, même vide.

Pour illustrer et approfondir, des exemples de modèles analogiques sont développés dans ces documents :

Les modèles numériques

L'arrivée de l'informatique ne rend pas caduque cette exigence de modélisation fondamentale, on dira ontologique, car elle consiste à réfléchir à la nature et aux formes de la représentation des objets qui vont servir à la connaissance du réel et/ou à l'action. Mais avec la dimension numérique de l'information s'ajoute la question de la modélisation numérique, que nous abordons dans le chapitre suivant.

4. La dimension Information

Les données numériques sont au cœur d'un Système d'Information Géographique et constituent sa ressource la plus pérenne. Les outils matériels et logiciels évoluent au cours du temps, les personnes et les organisations aussi, comme les méthodes utilisées pour les traiter. Les données se périment et doivent donc être complétées et mises à jour au fur et à mesure des besoins. Mais elles constituent la richesse du système.

Ces dernières années, les SIG ont connu une évolution rapide et les avancées technologiques ont permis de développer des solutions puissantes et flexibles pour la visualisation et la modélisation des données géospatiales. Les SIG sont maintenant capables de gérer des données en temps réel, de produire des cartes interactives et de travailler sur des plateformes en ligne, ce qui les rend encore plus accessibles et utiles pour les utilisateurs du monde entier.

La nature numérique de l'information conduit à adopter des modes spécifiques de conceptualisation et de modélisation et aussi d'organisation des données.

Organisation des données

Dans un SIG, toutes les informations spatialisées sont numériques.

Même si la position géographique et la forme géométrique sont aussi des attributs d'une entité, on distingue pour des raisons de structuration et de gestion les données thématiques (ou attributaires, ou sémantiques) et les données spatiales (ou géographiques ou géométriques), comme on l'a vu plus haut.

Les données sont regroupées par thème auquel correspondent une ou plusieurs couches d'information si l'on est dans un système couche-table ou un ou plusieurs élément d'une Base de données si on travaille avec un Système de Gestion de Base de Données Spatiales (les classes d'entité dans une Géodatabase ESRI par exemple). On rassemble toutes les entités géographiques qui partagent le même type de géométrie (point, ligne ou polygone) et les mêmes champs attributaires pour une zone commune. Toutes ces couches sont géocodées dans le même système de coordonnées de référence pour pouvoir être superposées et combinées.

Géoréférencement

Le Géoréférencement est l'action qui consiste à associer à une entité géographique des coordonnées géographiques pour le localiser précisément sur la surface terrestre en latitude, longitude et altitude. Il faut disposer d'un modèle de la forme de la Terre, de sa simplification en une surface régulière appelée ellipsoïde de référence et d'un cadre de référence de mesure appelé Datum et d'un système de coordonnées.

Modèles numériques des données géographiques

La traduction informatique des données spatiales ou géométriques s'appuie sur une conceptualisation spécifique, qui distingue d'abord les données spatiales ou géométriques des données attributaires ou sémantiques.

On distingue deux modes de représentation des données spatiales : le mode vecteur et le mode raster. Ces deux modes sont différents mais complémentaires.

Pour les données attributaires, il existe différents modèles, plus ou moins complexes, en fonction des projets.

Bien sûr, il faut aussi prendre en compte les relations entre données spatiales et attributaires.

* Les Modèles numériques des données géographiques

Il existe de nombreuses méthodes pour construire et organiser une base de données informatique cohérente. Elles passent par l'élaboration d'un modèle de données qui va conduire à lister, définir et décrire toutes les entités qui doivent être présentes dans la base mais aussi tous les liens logiques qui les relient. C'est indispensable pour avoir une modélisation complète et efficace.

Le modèle Entité-Association est le plus courant.

Au niveau logique, le plus près de la machines, tous ces modèles se concrétisent dans des fichiers dont les types et formats varient.

Les données temporelles

La 3ème dimension

Les phénomènes du monde réel sont en 3 dimensions. Plusieurs modèles ont été créés pour rendre compte de cette dimension, qu'il s'agisse d'objet 3D en volume (approche par entités) ou de surfaces continues (approche par champs).

Qualité des données

Évaluer et même mesurer la qualité des données est indispensable à la bonne gestion des données géographiques

Les ontologies géographiques

Tout ce travail de conceptualisation du monde dans sa dimension géographique se traduit sur le mode informatique par la notion d'ontologie qui désigne l'ensemble structuré des termes et concepts représentant le sens d'un domaine d'information géographique. Ces ontologies informatiques ont pou objectif de permettre à des systèmes d'information conçus pour des approches ou des métiers différents à dialoguer entre eux, le plus automatiquement possible.

5. La dimension Méthodes

En prenant comme critères, la nature des objectifs et les grands types d’activité, On peut distinguer 4 grands domaines fonctionnels dans un SIG :

  • La conception et le pilotage du projet SIG. Ses tâches sont centrées sur l’élaboration d’objectifs, l’organisation, la coordination des équipes, la conception et le contrôle des résultats par rapport à la réalité de référence du projet.
  • La gestion et l'exploitation du SIG. Ses tâches portent sur la constitution et l’exploitation de la base de données à référence spatiale et qui sont les plus techniques.
  • La communication des données et des résultats. Tout ce qui concerne la production de documents internes au projet ou tournés vers l’extérieur
  • Le développement de nouveaux outils. Ses tâches relèvent de la production de programmes, d’applications ou de logiciels nécessaires au projet

Description des domaines

Domaine Type Exemple de tâches Instrumentation Compétences
Domaine Conception et pilotage conceptuel et organisationnel Études d'opportunité, de faisabilité, analyse des besoins, modélisation, maquettage, spécifications, gestion de projetOutils de conception, de gestion de projet. Mais l’instrumentation n’est pas centrale (encore que : gestion de planning, modélisation …) Capacité de synthèse, de planification, réflexion, conception
Domaine Communication Production de cartes, de documents papiers ou électroniques. Cartographie statistique et thématique, production de documents complexes (Atlas), documents de qualité pour communication, publication numérique (Web) Progiciels graphiques, Chaîne d’impression. Importance de la rédaction, de la connaissance de la sémiologie et de la lisibilité du message
Domaine développement Programmation, conception d’application, techniques de Développement AGILE Développement d’une nouvelle fonction d'analyse, écriture d'un script automatisant une tâche, développement d’une application métier Langages, scripts, bibliothèques, méthodes de développement Informatique
Domaine gestion et exploitation Manipulation de données et géotraitements Maintenance informatique, installation de logiciels, exploration de méthodes de traitements, analyse des demandes des utilisateurs, gestion des donnéesActions de type mise en œuvre progiciel. Forte instrumentation : logiciels SIG et apparentés, outils de mesures, interfaces avec des outils métiers ou spécifiques Compétence géomatiques

Gestion et l’exploitation du SIG

C'est le cœur de l'activité du géomaticien qui rassemble une grande partie des opérations de type technique. Il est difficile de donner de ces opérations une liste exhaustive. Elles sont trop nombreuses et diverses. Certaines opérations proches diffèrent dans le détail. De nouvelles apparaissent régulièrement ou peuvent être développés ad hoc. Il est donc difficile de faire une présentation hiérarchique rigoureuse des opérations élémentaires, qui sont rassemblées différemment selon les logiciels utilisés. Une même fonction peut prendre un sens très différent en fonction du contexte dans lequel elle est réalisée.

Voici une des typologies possibles des Fonctions logicielles des SIG

Le schéma ci-dessous synthétise bien les différents modules d'un SIG et leur organisation.

 Les fonctions principales d'un SIG. D’après  Eastmann et Thériault, modifié

6. La dimension Outils

La version du chapitre n'est pas à jour : Les différentes solutions logicielles

Des ajouts récents existent :

7. Organisations et société

Ce chapitre est lacunaire. Il ne présente que des éléments généraux sur ces questions complexes et ces situations variées.

Organisations

La question du rôle et de la place des SIG dans les organisations s'est posée dès leur apparition dans les années 90 et a donné lieu à des analyses et des essais de typologie. La situation a certainement changé et il faudrait procéder à des enquêtes dans les organisations contemporaines. Mais le cadre d'analyse posé à l'époque n'a peut-être pas perdu tout intérêt.

Le continuum des SIG

Une première approche a consisté à distinguer deux types différents de SIG. Les Système d'Information Territoriaux (SIT) et les Systèmes d'information Géographique (SIG). Le SIT serait très précis, constitué à des échelles très grandes, pour une mise à jour régulière de données stables et plutôt institutionnelles et juridiques. Alors que le SIG obéirait à des objectifs plus flexibles, constitué à des échelles géographiques plus petites, pour répondre à des objectifs d'analyse et de planification.

 Le continuum des SIRS d’après Bédard (1987), Thériault (1995)  et Joliveau (1996)

Il est assez vite apparu que, d'une part, la terminologie n'était pas très adéquate. Il aurait mieux valu appeler le SIT un SI de type cadastral ou institutionnel et le SIG un SIT, en prenant le territoire au sens d'aménagement. D'autre part, il existait plutôt un continuum entre des SIG de type très différents, dont ces deux types constituaient en fait les situation extrêmes. Mais ce qui était et reste pertinent sont les caractéristiques décrites dans le tableau pour classer le SIG qu'on étudie. Le cadre administratif est-t-il institutionnel ou flexible, la mise à jour des données continuelle ou périodique, la durée de vie permanent ou selon les besoins ? Tous ces critères sont encore utiles pour décrire un SIG actuel.

Les phases de développement d’un SIG

Une deuxième approche a porté sur les phases de développement que suivrait, quasi nécessairement, un SIG. Crain et Mac Donald distinguent 3 phases : la phase d'inventaire et de collecte, la phase d'analyse et de combinaison et la phase d'aide à la décision. En “mûrissant” un SIG aurait tendance à passer d'un stade initial d'inventaire à un stade plus évolué de modélisation. Et ces étapes étaient bien mesurées : de 3 à 5 ans chacune.

L’évolution des SIG au cours du temps d’après Crain et Mac Donald (1984)

Cette approche a un mérite, c'est de clairement distinguer trois types de SIG, autour de l'inventaire, de l'analyse et de la simulation. Son erreur est de croire qu'un SIG donné passe par tous ses étapes. En fait certains SIG (les SIT du tableau précédent) sont faits pour l'inventaire et la sa cartographie. D'autres pour l'analyse. En revanche, leurs caractéristiques sont bien distinctes …

On peut combiner les séquences de Crain et Mac Donald avec la typologie de Bédard en affirmant qu'un SIG se déploie en se complexifiant et en abordant des problématiques plus abstraites. Mais il faut distinguer les changement dans le niveau de spatialisation (agencement, système spatial, territoire) et la complexité des fonctions (cartographie, analyse , simulation). Les étapes ne sont pas obligatoires : une analyse de type territoriale, peut mettre en œuvre des outils simples de cartographie. Et la montée en abstraction est souvent le corollaire de l’élargissement du système à son environnement.

Une proposition de typologie

En combinant les deux approches, on peut proposer une typologie qui distinguerait en fonction de quelques critères simples trous grands types de SIG : ceux de type Inventaire/observatoire, ceux de type Analyse/Etude et ceux de type Gestion/suivi.

Caractéristiques du SIG en fonction des types principaux d’usage. TJ

Une difficulté évidente est que dans la réalité un organisme ne dispose pas d'un SIG d'un seul type mais qu'il fait co-exister d'une manière pas touors très clairs des SIG de natures différentes, gérés par les mêmes personnes. Cette typologie simple peut alors donner des clés pour aborder un SIG, par exemple lors d'un stage, en aidant à distinguer par ses principales caractéristiques deux sous-SIG ou d'aider à mieux organiser un SIG en mettantd e côté des fonctionnalités qui sont en fait secondaires et perturbent son fonctionnement.

Une typologie de type organisationnel

Dans la réalité, dès qu'une organisation est large, on constate souvent que cohabitent des SIG portés par des équipes ou des directions différentes. Henri Pornon dan sa thèse a mis en évidence une tension qui reste certainement actuelle entre autonomie et coordination. Une organisation peut opter pour un SIG complètement centralisé dans un service qui coordonne toute l'information géographique de l'organisation et une organisation décentralisée dans laquelle chaque service peut développer son propre SIG en autonomie.

Différenciation des systèmes en fonction de la dynamique contradictoire coordination/autonomie. 
D’après Pornon (1997

Chacune des situations, la coordination centralisée comme l'autonomie totale a des défauts. On peut voir une même organisation osciller au cours du temps entre les deux solutions pour parvenir souvent à un compromis. Par exemple, dans une collectivité locale, le Service Informatique gère les données géographiques de tous les services techniques mais le service de l'urbanisme garde une autonomie pour ses propres besoins.

Le dépassement des frontières organisationnelles

Si ces approches très organisationnelles ne sont pas complètement dépassées, car l'organisation des SIG dépend encore largement des contraintes d'une organisation, le panorama a changé. D'abord, les organisations ont compris que les meilleurs données étaient celles que l'on ne constituait pas soi-même et qu'il fallait développer des coopérations et des partages. Les gestionnaires de SIG se sont mis à échanger des données, d'autant plus que la Directive européenne Inspire de 2008 pour une infrastructure des données spatiales en Europe a contribué à faciliter les échanges en prônant la diffusion, la disponibilité et la réutilisation des données.La dimension personnelle et grand public de l'information géographique a conduit les organisations à sortir de leurs frontières traditionnelles.

Des SIG  organisationnels à l’IG personnelle et en réseaux.Adapté de M. Noucher

L'apparition d'infrastructures de données géographiques à des niveaux supra ou inter-organisationnels qui ont conduit à d'autres expérience de travail est peut-être le signe que des pratiques plus coopératives émergent autour du partage et de l'harmonisation de données de fourniture de services à des publics extérieurs, l'attention à l'interopérabilité qui prennent la forme d'accords orgnaisationnels.

L’émergence d’infrastructures de données géographiques. Source M. Noucher

Les évolutions du métier de géomaticien

Ces transformations organisationnelles s'accompagnent d'évolution dans le métier de géomaticien et de ses compétences. Source : Devenir, Former, recruter un géomaticien, AFIGEO 2013

Une société géonumérique ?

8. Et demain ? Émergences et prospective

9. Applications et usages de la géomatique

Dans ce chapitre, on développe des illustrations thématiques de l'usage des SIG, qui vont nécessairement recouper certains chapitres du manuel général (historique de l'usage, modèles, méthodes, données, prospectives)

10. Bibliographie

  • Aschan-Leygonie, Christina, Claire Cunty, et Paule-Annick Davoine. Les systèmes d’information géographique: principes, concepts et méthodes. Cursus. Malakoff: Armand Colin, 2019.

(à compléter)

manuel/accueil.txt · Dernière modification : //26/09/2023 20:54// de joliveau

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