Edmont Maire, le "recentrage" de la CFDT et l'UD CFDT de la Loire

Edmond Maire, le "recentrage" de la CFDT, et l'UD CFDT de la Loire

de 18 heures à 20 heures

Dans l'amphi EO1, Entrée: rue Richard, Tram: Arrêt Tréfilerie

Intervenant: Mr Jean-Paul BENETIERE

Conférence ouverte à tous, sans inscription et gratuite

Secrétaire général de la CFDT de 1970 à 1978, Edmond Maire a été un acteur central de l’évolution de la CFDT de 1975 à 1988, période dans laquelle il a mené jusqu’à la fin de son mandat la ligne du « recentrage » qui constitua un changement radical de la ligne de la CFDT.

Edmond Maire s’était réclamé de l’autogestion dès 1965 dans sa Fédération de la Chimie. Au congrès fédéral de Nantes de 1973, il s’était déclaré partisan de la construction d’un « socialisme autogestionnaire » dans les luttes de masse. En 1973-1974, il avait lancé l’opération des « Assises du socialisme » qui avait pour but une entrée massive de militants CFDT dans le parti socialiste. Dans les années 1970, il a signé et renouvelé des accords d’unité d’action avec la CGT.

Mais, début 1978, il soutient le rapport Moreau qui remet en cause les modalités de cette unité d’action. En 1986, il refuse d’appeler les adhérents de la CFDT à voter pour les candidats de gauche aux élections législatives. En 1988, lors du congrès de Strasbourg, il combat un amendement qui proposait de rétablir la référence au socialisme autogestionnaire dans la résolution du congrès dans laquelle l’autogestion est reléguée au rang d’une « perspective et d’une démarche »[1]

Sous sa direction, la CFDT a donc effectué de 1978 à 1988 un véritable retournement. Dans mon exposé, je décrirai le déroulement de ce recentrage en deux étapes et un intermède :

- Le premier recentrage en 1978 dans lequel la CFDT déclare vouloir se « recentrer » sur les luttes professionnelles et promouvoir les négociations.

- Un intermède de 1980 à 1984 où la CFDT soutient François Mitterrand aux élections présidentielles avant d’apporter un soutien critique au gouvernement Mauroy jusqu’en 1983

- Le deuxième recentrage de la CFDT de 1984 à 1988 où celle-ci atténue puis abandonne « la critique radicale du système [capitaliste] formulée au lendemain de 1968 »[2].

Dans chacune de ces étapes, je décrirai l’opposition de l’UD de la Loire à cette ligne. Je terminerai mon exposé en tentant de comprendre cette transformation.

Enseignant d'histoire en collège, et formateur, Jean-Paul Benetière a soutenu, en 2016, une thèse à l'Université de Rennes 2 intitulée L'union départementale CFTC – CFDT de la Loire. Mutation, développement, et crise d'une organisation syndicale (1944-1988). Elle a donné lieu à un ouvrage L'union départementale CFTC-CFDT de la Loire, Presses Universitaires de Rennes, 2017.

[1] Résolution d’orientation du congrès de Strasbourg en 1988.

[2] Frank Georgi, CFDT : l’identité en question, p. 199.

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