protocole domestique de désinfection - masques

[COVID-19] Contribuez à une expérience pour développer un protocole domestique de désinfection des masques grand public !

Rentrer chez soi, poser son masque dans l’entrée et …se demander comment faire pour le décontaminer ! Cela nous est tous arrivé depuis que les masques « grand public » ont infiltré notre quotidien. Devant être changés plusieurs fois par jours, la question de leur désinfection est devenue essentielle dans le contexte sanitaire que nous connaissons.

Des chercheurs du CEA, de l’Université Jean Monnet Saint-Etienne (laboratoires IMP* et GIMAP**) et de l’Université de Bordeaux l’ont bien compris : depuis deux mois, réunis en consortium, ils mènent des tests mêlant leur compétences pluridisciplinaires en sciences des matériaux, ingénierie radiofréquences, automotique, perméation, thermique, physico-chimie et virologie pour arriver à éliminer le coronavirus pris dans les fibres des masques, grâce à une technique aussi simple qu’efficace : les micro-ondes comme moyen de chauffe d’aliments secs, qui une fois sortis du four, décontamineront les masques par la chaleur et l’humidité dégagées! Après des premiers résultats positifs, ils ont aujourd’hui besoin de vous pour collecter des données sur vos fours à micro-ondes et vérifier si cette méthode pourrait aller du labo vers la maison ! Ils lancent aujourd’hui une grande expérience scientifique collaborative nationale, nommée « D-Mask ».

Le protocole en laboratoire : plonger le masque dans des aliments secs préchauffés dans n’importe quel four micro-ondes domestique,  pour le désinfecter

Les chercheurs du consortium ont mis au point une méthode qui consiste à faire chauffer des aliments secs, comme des pâtes, à  la puissance maximale du four (700 à 900W), dans un simple four micro-ondes. Dans une seconde étape, le masque est placé dans la boîte contenant les pâtes chauffées. L’objectif ? Détruire le coronavirus déposé préalablement en profitant de la chaleur et de l’humidité dégagées par les pâtes pendant plusieurs minutes. Pourquoi des pâtes comme moyen de chauffe indirect ? Parce que les pâtes « sèches » ont une bonne sensibilité aux micro-ondes et placer directement le masque au micro-ondes, le dégraderait thermiquement en le surchauffant..

Dans cette expérience, l’Université Jean Monnet Saint-Etienne (IMP et GIMAP), l’Université de Bordeaux et le CEA Paris-Saclay mènent de multiples essais de chauffe et de contrôle de conditions.  Le GIMAP et le MFP Bordeaux*** mènent des tests d’inactivation virale. Le GIMAP est l’un des rares laboratoires en France à avoir cultivé du  Coronavirus dés les première heures de la pandémie pour mieux l’étudier. Le CEA, porteur du projet initial, contribue travaille également sur une seconde solution possible.

Ils ont aujourd’hui des premiers résultats positifs puisqu’une vingtaine d’essais ont montrés qu’ils inactivaient complètement le virus. Pour aller plus loin, ces scientifiques lancent aujourd’hui une grande campagne collaborative incluant tout citoyen afin de collecter davantage de données sur la puissance de chauffe des fours micro-ondes et ainsi co-construire tous ensemble le protocole final.

L’expérience chez vous : tester la puissance de chauffe de votre micro-ondes pour apporter des données collaboratives aux laboratoires du consortium !

Une des méthodes de désinfection universelle sur laquelle le consortium scientifique travaille est le suivant : après une courte chauffe de pâtes placées dans une simple boîte plastique n’absorbant pas l’énergie micro-ondes, une grande chaleur accompagnée de vapeur se dégage et pénètre le masque pour ainsi le stériliser. Il est possible d’utiliser dans cette technique du riz ou des petites pâtes alimentaires (coquillettes…). Si elle semble simple, il reste tout de même un point important à vérifier : s’assurer que les possibles variations de performance de chauffe (puissance du four, ancienneté, modèle…) n’empêcheront pas de garantir l'efficacité de la stérilisation.

L’objectif de cette campagne de collecte de donnée est donc est de mesurer la variabilité des fours et leur impact sur la  performance de chauffe et de l'effet "bouillotte" ensuite attendu (décroissance de la T° mesurée sur 10 minutes) chez vous. Grace au retour de vos résultats d’expériences, ils pourront calibrer au mieux le protocole générique pour qu’il soit applicable à tous les foyers.


Faites partie de l’expérience
 !
Rendez-vous sur :
www.d-mask.org


* Laboratoire IMP – Insitut Matériaux Polymères
Université Jean Monnet Saint-Etienne / CNRS / Lyon 1/ INSA Lyon
** Laboratoire GIMAP - Groupe sur l'Immunité des Muqueuses et Agent Pathogènes
Université Jean Monnet Saint-Etienne / CNRS
***MFP  Bordeaux - Microbiologie Fondamentale et Pathogénicité 
Université de Bordeaux / CNRS

 

Quelques mots sur nos micro-ondes. Le saviez-vous ?
- Nos fours micro-ondes n’émettent des ondes que lorsque leurs moteurs tournent, porte fermée. Quand ils sonnent, la propagation des ondes s’arrêtent instantanément.  Lorsque vous ouvrez, c’est fini sans aucun risque !
- Les normes sont sévères pour les fours micro-ondes domestiques, moins de 5 mW /cm² à 5 cm du four alors que les normes pour un réseau wifi est de 0,1 W et 1 W pour votre téléphone portable, maximum !

Publié le 29 mai 2020