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Le manchot du cap, un langage comme les autres ! Publication

La compression de l'information est un principe d'organisation du langage humain: les mots les plus fréquents sont aussi les plus courts (loi de Zipf) et la durée des mots diminue avec la taille de la phrase (loi de Menzerath-Altmann). Ces règles de compression se retrouvent-elles dans d'autres systèmes de communication acoustique ? C'est ce que suggèrent les travaux de Livio Favaro, chercheur post-doctoral au sein de l’Equipe de Neuro-Ethologie Sensorielle à l’Université Jean Monnet (ENES, Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon), publiés, ce mercredi 5 février 2020, dans la revue scientifique internationale Biology Letters.

Les chercheurs de l’ENES en collaboration avec une équipe italienne ont récemment découvert, à travers l’étude des manchots du Cap, oiseaux marins des côtes d'Afrique du Sud, que les règles de compression du langage humain se retrouvaient dans d’autres systèmes de communication acoustique.

En effet, le manchot du Cap produit un chant qui assure la reconnaissance au sein du couple femelle-mâle. Ce chant est une suite de syllabes dont la plus courte est également la plus fréquente. Et la durée des syllabes est inversement corrélée à la durée totale du chant. En répétant plusieurs fois la même syllabe, le manchot augmente ses chances d'être reconnu par son partenaire lorsqu'il revient à la colonie, après être parti se nourrir en mer.

Chez cette espèce, il est aussi possible que la durée des syllabes soit le reflet des capacités respiratoires du manchot, et donc un indicateur de son aptitude à plonger pendant longtemps et en profondeur.

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Références :

Do penguins' vocal sequences conform to linguistic laws?
Favaro L, Gamba M, Cresta E, Fumagalli E, Bandoli F, Pilenga C, Isaja V, Mathevon N, Reby D, in press.
Biology Letters.

Publié le 5 février 2020