Journée d'études « La relation au silence »

Journée d'études « La relation au silence »Dans les productions culturelles postcoloniales anglophones et francophones

Accueil à partir de 8h30

Campus Tréfilerie

Salle du Conseil ALL - G05

Cette journée d'Etude s'inscrit dans le cadre d'un séminaire informel de recherche proposé par Mme F. LABAUNE-DEMEULE, PR Anglais, en partenariat avec les universités de Roehampton (Mme K. CHEVALIER) et de Westminster (Mme RANDALL) à Londres. Cette journée est la troisième rencontre de ce séminaire.

PROGRAMME  

  Depuis la célèbre publication de Gayatri Chakravorty Spivak "Can the Subaltern Speak ?", la question de la relation entre la voix, le discours et le silence a été clairement posée dans les productions culturelles postcoloniales.

     Le postcolonialisme est souvent défini comme un mouvement littéraire, artistique, voire politique, qui cherche à revendiquer une place, une spécificité et une voix pour faire entendre une position que le discours colonial avait bien souvent cherché à faire taire de multiples façons. Qu’il s’agisse de répliquer à la puissance coloniale (ce que décrit le célèbre ouvrage de Bill Ascroft, Helen Tiffin et Gareth Griffiths The Empire Writes Back), qu’il s’agisse de revendiquer une nouvelle identité et d’affirmer une existence jusque là niée (comme l’illustrent par exemple les concepts de « nation language » d’E. Kamau Brathwaite), de « créolité » (de Bernabé, Confiant et Chamoiseau), ou encore de « relexification » développé par C. Zabus,  ainsi que bien d’autres initiatives, on observe que se saisir du discours et recouvrer sa/une voix ont été des enjeux cruciaux du postcolonialisme.

     Or, pour recouvrer une voix, créer de nouveaux discours ou se faire entendre, il faut aussi avoir été confronté au silence, voire avoir été réduit au silence.    
     Quelles relations au silence les productions culturelles postcoloniales ont-elles entretenu et entretiennent-elles toujours ?

     Car le silence n’est pas seulement la manifestation observable d’une absence (absence de discours, de voix, de sons) –ce n’est pas seulement un résultat. Il est aussi un acte per se, notamment si l’on prête à cette réalité le sens de l’anglais silencing —l’acte de rendre silencieux. Il devient processus, voire procédé, ou moyen, ainsi que le dit Lynn Thiesmeyer :

Silence can be, or can seem to be, the result of personal choice, but silencing clearly involves choices made by other people as well as by the potential speaker. […] For that reason silencing offers the chance to see how discursive actions operate within the social field. […] The essays in this volume define silencing as a way of using language to limit, remove or undermine the legitimacy of another use in language. They demonstrate the numerous discursive means through which silencing can be effected, and few of those ways are coercive. To the contrary, silencing is a process that works best when disguised, that is, when it displaces the silenced material through a discourse that is more acceptable.In the most effective examples of silencing, the silencing process itself, and thus the very existence of excluded material, are also concealed. » (Thiesmeyer,)

     Quelles relations le post-colonialisme entretient-il avec le silence ? C’est donc à cette question que se proposera de répondre cette Journée d’Etude internationale, en examinant tout l’éventail des nuances apportées, depuis l’absence de sons, de voix, de bruit jusqu’au cri le plus tonitruant, qui peut lui aussi s’exprimer paradoxalement par le silence d’une œuvre d’art comme le célèbre tableau d’E. Munsch, « Le cri ».

 

 

Contacts

florence.labaune.demeule @ univ-st-etienne.fr