Séminaire spécifique CELEC/CIEREC « Imaginaires de la résistance »

[CELEC/CIEREC] - Séminaire spécifique CELEC/CIEREC « Imaginaires de la résistance »

Université Jean Monnet Saint-Étienne - Site Tréfilerie
33 rue du 11-Novembre - Bât. G - Salle du Conseil (G0.5)

M1/M2 Lettres & Lettres et Arts
L3 Lettres
Ouvert à tout public

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COORDINATION

Yves CLAVARON
Évelyne LLOZE (evelyne.lloze @ univ-st-etienne.fr)
(CELEC EA 3069)

  • La question politique, déjà sur le devant de la scène dans les années 30 et 50, loin d’être oubliée dans la littérature contemporaine, et au-delà bien sûr de tout point de vue trop strictement moraliste ou idéologique, travaille assurément les œuvres de nombre d’écrivain.e.s majeur.e.s du XXe et du XXIe s.. Comme le souligne Bruno Blanckeman, « les idées d’engagement et d’action par la fiction », le texte poétique ou théâtral, se trouvent même, depuis une trentaine d’années, « réactivées », mais sont plutôt à poser maintenant « en termes d’implication », témoignant et « d’une volonté de mettre au jour, de comprendre, de faire sens et d’agir par le trouble sur les consciences », et d’un profond « principe d’incertitude accompagnant le geste d’écrire ».
    Entre refus d’un esthétisme ou d’une neutralité que certain.e.s n’hésitent pas à juger coupables, et rejet de toute posture de surplomb de l’intellectuel.le sûr.e de son fait, la pratique littéraire, avec la part d’humanité dont elle est porteuse, se doit, pour beaucoup, de demeurer critique et contestataire, se doit de continuer toujours à déstabiliser, émanciper, engager un savoir, dans un souci de résistance (« d’insurrection » va jusqu’à dire Barbara Cassin), non seulement à certains codes sclérosants de la langue et du style, mais surtout à des systèmes, normes, habitus et discours dominants.
    Dans les temps de crises extrêmes que nous vivons, la littérature interroge ainsi à nouveaux frais tant le passé que la plus brûlante actualité (tragédie des migrants, terrorisme, catastrophes écologiques, ...), mais sans tomber dans l’écueil du moralisme ni sacrifier à un quelconque réductionnisme idéologique, cherchant plutôt à s’impliquer dans le champ social et politique pour mieux nous donner des « outils » critiques, promouvoir des imaginaires de la résistance qui nous permettent de penser et de penser même autrement le monde.
    Quels registres, quels dispositifs privilégiés, quelles pratiques, quels types d’analyses et de témoignages, de mise en fiction et d’écriture, quels modes de mise en question, quels moyens enfin la littérature utilise-t-elle aujourd’hui (et aussi dès le début du XXe siècle) pour traiter de manière proprement politique, avec un souci de résistance critique (et parfois sans doute bien utopique), les réalités historiques ou contemporaines et les questions qu’elles nous posent, voilà ce à quoi nous voudrions que ce séminaire soit consacré.

PROGRAMME

  • 11h30 - Pierre MANEM (UJM Saint-Étienne)
    « Histoire de la violence : histoire d’une impossible dénonciation ? (É. Louis) »
    12h00 - Frédéric MARTIN-ACHARD (UJM Saint-Étienne)
    « Imaginaires de la résistance et héroïsme dans la fiction contemporaine (V. Despentes, D. Simon) »
    12h30 - Touriya FILI (Université Lyon 2)
    « Les “narratifs de résistance” chez Abdellah Taïa »
    13h00 - Discussion
    14h45 - Yves CLAVARON (UJM Saint-Étienne)
    « Histoires et géographies subalternes en contexte postcolonial : une poét(h)ique de la résistance »
    15h15 - Florian ALIX (Sorbonne Université)
    « Résistance de la poésie chez Mohamed Khaïr-Eddine »
    15h45 - Aude LAFERRIÈRE (UJM Saint-Étienne)
    « Les formes de résistance dans 11 septembre mon amour de Luc Lang »
    16h15 - Discussion