LaFEF

Projet international méditerranéen LaFEFLangue Française & Expressions Francophones

 

Le réseau LaFEF

 

PRÉSENTATION

Histoire et Mémoires partagées
dans les littératures francophones

  • Il y a des lieux plus propices à l’histoire que d’autres.
    Le pourtour du bassin méditerranéen est le lieu même de l’histoire, de la mémoire, et selon une position extrême, en est berceau comme l’avance Pierre Vidal-Naquet.
    Des anciens empires, grec, égyptien, romain ; aux états-nations modernes, en passant pas les empires et conquêtes coloniaux. C’est là un lieu à haute teneur historique,
    et cette historicité se dévoile bien évidemment par le travail
    des consciences qui la vivent, l’expriment, de multiples manières.

    On aurait tort de croire que seuls les historiens historicisent. L’histoire n’est en effet pas du seul ressort de ces derniers. Il y a une littérature dite historique, historienne, celle d’écrivains faisant « une certaine histoire, c’est-à-dire, l’histoire que ne [sont] pas capables de produire les historiens patentés » (Hartog). L’on pense tout de suite au roman historique, mais ce serait une erreur que de s’y restreindre. Suivant le régime présentiste de François Hartog, selon lequel « le présent omniprésent écrase les autres temps » (Offenstadt), toute une littérature, romanesque ou pas, s’ancrant pleinement dans la contemporanéité, s’inscrit elle aussi dans l’histoire. Ceci peut être expliqué du seul fait que « le temps dont parle l’écrivain est celui dans lequel il vit, le temps dont il traite et sa façon de traiter le temps, sa manière d’habiter littérairement le régime d’historicité contemporain (...) ». À partir en tout cas des premières années du XIXe, l’histoire est devenue omniprésente, et la littérature s’en est emparée.

    Une des plus importantes productions littéraires, qui perdure jusqu’à nos jours, s’est jouée au niveau du bassin méditerranéen avec cela de particulier que les mémoires s’y sont amalgamées, avec une Histoire commune et partagée qui y a vu le jour et s’y est exprimée dans une myriade de textes qui s’entrechoquent, se croisent, entrent en dialogue, consciemment ou non ; fruit des différentes conquêtes qui se sont poursuivies dans la région, imposant de nouveaux paradigmes, de nouvelles topiques, culturelles, linguistiques et littéraires. C’est une littérature à teneur/valeur historique car s’inscrivant précisément dans ce présentisme opérant « un passage de l’histoire vers la mémoire » (Hartog) et qui contrairement à l’histoire est la somme des traces de passés successifs dans le présent. L’histoire, elle, tout en reconstruisant ces passés, semble s’attarder à les séparer. C’est alors sans doute plutôt du côté de la  littérature que l’on peut mettre côte à côte des traditions qui habituellement s’ignorent, se rejettent, mais qui sous l’étiquette de littératures méditerranéennes, francophones, cohabitent  en fait le plus souvent en harmonie. Littérature méditerranéenne d’expression française qui a vu le jour en Algérie, en Tunisie, au Maroc, au Liban, en Égypte, etc., avec des traditions différentes, mais qui alors se retrouvent. On voit alors le potentiel du concept de littérature(s) méditerranéenne(s).

 

OBJECTIFS

Les objectifs de cette recherche peuvent se résumer comme suit :

  • 1. Valoriser les littératures francophones africaines et plus particulièrement celles appartenant au bassin méditerranéen.
  • 2. Dans le but de valoriser la synergie, le respect des langues-cultures et de la différence, un ensemble de propositions, fruits de partenariats, sera élaboré. Ces pistes de recherches visent en premier lieu à promouvoir la réflexion sur les littératures francophones et la place qu’elles accordent à l’Histoire et à la mémoire individuelle ou collective qu’elle soit partagée ou conflictuelle.
  • 3. Construire un réseau franco-africo-méditerranéen constitué de chercheurs spécialisés dans le domaine littéraire francophone et renforcer la collaboration entre partenaires du sud par le biais de dialogue entre chercheurs et de communication des résultats des leurs études.
  • 4. Développer une réflexion portant sur la langue française en tant que composante essentielle des littératures nationales méditerranéennes perçues comme prise de conscience de la diversité et l’ouverture sur l’Autre.
  • 5. Inciter de jeunes chercheurs à développer des visions réflexives susceptibles d’optimiser les conditions psychosociologiques favorables au développement de leurs compétences, la confrontation de leurs expériences ainsi que les différents contacts, par le biais de séminaires qui favoriseront la naissance d’une recherche commune dans l’espace méditerranéen.
  • 6. Favoriser la mise en place, entre les différents partenaires, d’une structure d’échanges permanents des résultats de leurs études, des cadres méthodologiques choisis.
  • 7. Publier sur papier et sur site Internet l'ensemble des recherches et leurs synthèses finales. Publier un ouvrage synthétique fondé sur les séminaires et les ateliers animés par les participants au projet, ainsi que des articles sur les différents aspects de la recherche.
  • 8. Œuvrer pour la diffusion des résultats auprès des instances responsables et concernées afin de concourir au développement et au perfectionnement des systèmes éducatifs et des universités.

 

UNIVERSITÉS PARTENAIRES

  • Centre universitaire Belhadj Bouchaib Ain Temouchent (DZ)
  • Université Ain Shams (EG)
  • Université de Balamand (LB)
  • Université de Batna 2 (DZ)
  • Université de Nouakchott Al-Aasriya (MR)
  • Université Jean Monnet Saint-Étienne (FR)
  • Université Libanaise, Tripoli (LB)
  • Université Moulay-Ismaïl, Meknès (MA)