04-05 juin 2024 (Appel)

[HISOMA] - Doctoriales de l'ED 3LA « Se chercher dans sa recherche : la thèse comme entre-deux »

Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 place des Terreaux - 69001 Lyon - Auditorium Henri Focillon

Événement organisé par l'École Doctorale 484 - 3LA Lettres, Langues, Linguistique, Arts,
avec le soutien de l'Université Lumière Lyon 2, de l'Université Jean Moulin Lyon 3, de l'ENS de Lyon et de l'Université Jean Monnet Saint-Étienne

 

Appel à communication

  • Les doctoriales de l'École Doctorale 3LA, qui auront lieu en présentiel les 4 et 5 juin 2024 au Musée des Beaux-Arts de Lyon, sont l'occasion de mener une réflexion épistémologique sur ses objets de recherches et de la confronter avec la démarche d'autres doctorant·e·s. Les axes suivants permettent d'inscrire la réflexion de chacun·e dans cette perspective. Il est vivement encouragé que les propositions de communication s’inscrivent a minima dans le premier axe mais essaient autant que possible de croiser les trois. Dans la mesure où les doctoriales se tiendront au Musée des Beaux-Arts de Lyon, les doctorant·e·s en général, et celles et ceux qui sont en lien avec les arts en particulier, sont vivement encouragé·e·s à proposer une communication. Nous adressons également aux doctorant·e·s de l’école doctoral un appel à médiation culturelle, en fin de document.
  • Axe 1 - L'interdisciplinarité, figure de l'entre-deux ?
    Les chercheur·se·s introduisent leur recherche dans des traditions disciplinaires et méthodologiques variées, qu'elles soient propres aux disciplines artistiques, aux sciences humaines, ou bien aux sciences dures. Iels se positionnent alors dans un entre-deux, entre la discipline dans laquelle s’inscrit la thèse de doctorat et d’autres disciplines qui viennent nourrir leur réflexion. En faisant cela, iels se heurtent aux méthodologies, à des langages conceptuels, à des pratiques de recherche qu’iels doivent connaître et s'approprier pour pouvoir les mettre à profit dans leur propre travail.
    En effet, la problématique de l'entre-deux ouvre des pistes épistémologiques pour (re)penser une intersection plurielle et hybride des actants, en tension dialectique permanente entre ouverture et clôture.
    Ainsi cette posture hybride questionne-t-elle l'identité du·de la chercheur·se : en utilisant des sources extérieures à sa discipline d'origine, la pratique du·de la doctorant·e peut gagner en expertise et s'ouvrir à d'autres champs. De quelle manière l’interdisciplinarité façonne-t-elle l'identité des chercheur·se·s ? Dans quelle mesure cette interdisciplinarité, en lien avec les notions de multidisciplinarité, de pluridisciplinarité et de transdisciplinarité[1], peut être considérée comme une dé-spécialisation ou menace à l'intégrité disciplinaire des sciences ? Ou au contraire encourager un décloisonnement des pratiques scientifiques nécessaire et salvateur ? Les participant·e·s seront invité·e·s à illustrer comment l’interdisciplinarité est mise en œuvre dans leur sujet de thèse, mais aussi comment cette position d’entre-deux influence leur identité de chercheur·se.

  • Axe 2 - La légitimité et l'autorité du chercheur et de la chercheuse
    La position du·de la doctorant·e, étudiant·e se spécialisant dans un domaine de recherche, est en lien avec la question de la légitimité, dans un premier temps sur le sujet même du doctorat, en lien avec l'aspect innovant de la recherche qu'il doit "prouver", et dans un second, par la méthode qu'il ou elle emploie, visant à assurer la légitimité scientifique des conclusions. Cette question de légitimité se présente également dans son rapport à l'autre, le·la doctorant·e étant considéré·e spécialiste pour des non-initié·e·s mais également toujours en formation pour des spécialistes. En effet, la professionnalisation et l'évolution du statut de celui ou de celle qui est à la fois encore étudiant·e et jeune chercheur·se peut inviter à se pencher sur l'inscription dans son milieu, sur les difficultés auxquelles il ou elle peut faire face (ou non) pour gagner en légitimité auprès de ses collègues (à l'échelle de son établissement comme à une échelle plus large), et la manière dont sa voix semble être perçue et reçue. Dès lors, cette position double interroge sur son autorité dans le cadre de l'exposition de son travail. Il sera en effet intéressant de réfléchir sur la position du·de la doctorant·e dans son rapport à un public non-initié, sa position de sachant·e transmettant un savoir, tout comme sa position d'apprenant·e. Question de ressenti, complexe de légitimité, craintes d'une mauvaise perception de son travail ou affirmation de cette autorité scientifique pourront être alors abordés.

  • Axe 3  - Penser la thèse comme entre-deux : (une transition) entre commencement et aboutissement
    « À la fois diplôme et statut[2] », le doctorat représente une étape charnière dans la carrière de tout·e futur·e chercheur·se. Cette double définition du doctorat souligne l’aspect liminal qu’est l’essence même du doctorat, puisqu’il est à la fois l’aboutissement de plusieurs années de travail menant à la fin d’un statut (celui d’étudiant·e), tout en étant le commencement d’une recherche qui se déroulera à l’échelle d’une carrière entière. Si l'on considère la thèse comme le premier jalon d'une carrière académique, il est important de noter qu'elle n'est pas dépourvue de défis. Cette réalité est d'autant plus marquée par les conditions souvent difficiles auxquelles sont confrontés de nombreux·ses jeunes chercheur·se·s pendant leurs études doctorales, posant ainsi les bases d'une problématique liée à la vie des doctorant·e·s pendant cette période. En effet, certain·e·s doctorant·e·s peuvent éprouver un sentiment de désenchantement, en particulier à la fin de leur recherche laborieuse aux perspectives parfois incertaines. Cela peut également être attribué à un manque de préparation aux réalités post-thèse, notamment les difficultés d'insertion dans le milieu académique et/ou professionnel en général. Par conséquent, cet axe de recherche propose d'explorer un ensemble de questionnements susceptibles d'influencer la dimension socio-professionnelle après la thèse, tout en élargissant la réflexion sur le sujet. Les aspects pouvant être étudiés incluent :
    – Comment la thèse de doctorat permet-elle d’ouvrir des portes de recherche ? Comment faire des choix afin de poursuivre le projet de recherche ? Quelles conclusions tirer du travail de thèse pour mieux commencer sa carrière de chercheur·se ?
    – La préparation aux réalités post-thèse en tant que condition préalable au succès de l'insertion professionnelle des jeunes docteur·e·s.
    – La reconversion professionnelle comme alternative face au manque d'options professionnelles (en tenant compte de la recherche privée en tant que domaine très convoité).
    – Les perspectives d'emploi après la thèse en fonction des domaines/disciplines scientifiques (comment s'opère l'intégration des jeunes chercheur·se·s d'un domaine/d’une discipline scientifique à un·e autre ?).
    – L'attrait du doctorat et la rémunération des jeunes docteur·e·s dans le milieu professionnel.

  • Appel à médiation culturelle : l’entre-deux au Musée des Beaux-Arts de Lyon
    Un temps sera prévu, au sein du programme des doctoriales, pour parcourir les collections du Musée des Beaux-Arts. Nous souhaiterions que ce parcours soit en lien avec la thématique des doctoriales. En conséquence, les doctorantes et les doctorants volontaires peuvent répondre au présent appel en faisant une proposition de médiation à travers les collections du MBA. Iels seront ainsi mis·es en relation avec notre contact au Musée des Beaux-Arts pour organiser la visite qui se déroulera au moment des doctoriales, sur le mode d’un parcours thématique, qui donnera ensuite lieu à une discussion commune, en lien avec la thématique de notre manifestation scientifique. Les propositions écrites de médiation pourront prendre la forme d’une idée de parcours destiné prendre place à travers les collections du Musée des Beaux-Arts. Les propositions préciseront si le doctorant ou la doctorante souhaite guider la visite.

    Télécharger l'appel à communication

 

MODALITÉS DE SOUMISSION DES COMMUNICATIONS

  • Les propositions de communication et de médiation sont à adresser par mail à l'adresse doctoriales3la2024@gmail.com avant le lundi 15 avril 2024. Elles prendront la forme d'un résumé de 300 mots environ, accompagné d'une présentation courte bio-bibliographique. Une notification d'acceptation de participation sera communiquée d'ici la fin du mois d’avril.

 

COMITÉ D'ORGANISATION

  • Yonathan ALONZO HERRERA, Université Lumière Lyon 2, LCE EA 1853
  • Adrien BRESSON, Université Jean Monnet Saint-Étienne, HiSoMA UMR5189
  • Aymeric DORIER, Université Jean Moulin Lyon 3, IHRIM UMR 5317
  • Julie MALLET, Université Lumière Lyon 2, Passages XX-XXI EA 4160
  • Lisa PAILLUSSIERE, Université Lumière Lyon 2, ICAR UMR 5191
  • Camille RIVOIRE, Université Jean Moulin Lyon 3, IETT UR 4186
  • Marie SCHAEVERBEKE, Université Lumière Lyon 2, LCE EA 1853
  • Ginette NGO MINTOOGUE, Université Lumière Lyon 2, Passages XX-XXI EA 4160


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    [1] Patrick Trabal, Cécile Collinet, Philippe Terral, « Faire preuve d’interdisciplinarité. Un mot d’ordre, ses interprétations et ses ajustements », Terrains & travaux, n° 30, 2017, p. 209-229.
    [2] Delphine Serre, « Être doctorant·e. Socialisations, contextes, trajectoires », Socio-logos. Revue de l’association française de sociologie, n° 10, 2015, https://journals.openedition.org/socio-logos/2924.