Colloque : Guillaume de Saint-Thierry

Colloque international : Guillaume de Saint-Thierry (env. 1075 - 1148)

Du 4 au 6 juin : Maison Saint-Sixte, 6 Rue Lieutenant Herduin, 51100 Reims
7 Juin : Abbaye bénédictine de Saint-Thierry, 51220 Saint-Thierry

histoire, théologie, spiritualité

Le rayonnement de Guillaume de Saint-Thierry, dans les Ardennes, en Champagne et en Belgique, mais aussi bien au-delà, n’est plus à démontrer : deux grands colloques ont déjà été organisés en France, respectivement en 1976 à Saint-Thierry et en 1998 à Signy, pour mieux découvrir, outre l’archéologie de ses lieux de vie, sa personnalité et sa théologie.

Depuis cette date, l’édition de ses œuvres a progressé, puisque nous disposons aujourd’hui de textes critiques de qualité dans le Corpus Christianorum Continuatio Mediaevalis; des traductions dans les grandes langues européennes ont été réalisées. En français, la plupart des textes sont parus dans la collection Sources Chrétiennes, et l’édition de tous ceux qui manquent encore est actuellement en chantier, laissant envisager la mise à disposition des Œuvres complètes en français à l’horizon de 2020. De nombreuses études consacrées à Guillaume ont également vu le jour : citons entre autres, dans le seul domaine francophone, les études de M. Rougé, Doctrine et expérience de l’eucharistie (1999) ; de M. Desthieux, Désir de voir Dieu et amour chez Guillaume de Saint-Thierry (2006) ; de D. Cazes, La théologie sapientielle de Guillaume de Saint-Thierry (2009). Il est temps, vingt ans après le colloque de Signy, de faire le point sur les avancées réalisées, les zones d’ombre qui demeurent, et d’ainsi accompagner l’achèvement de la publication des œuvres

La biographie de Guillaume est désormais mieux établie, mais il convient d’approfondir l’enquête en ce qui concerne ses années de formation, de Liège à l’abbaye Saint-Nicaise, et l’histoire des monastères bénédictins rémois au XIIe siècle. La publication en français des documents relatifs au chapitre de 1131 permettra de revenir plus précisément sur son rôle d’abbé bénédictin et ses ambitions réformatrices au sein de l’ordre des moines noirs.

Ses relations avec Bernard de Clairvaux méritent aussi d’être encore examinées : faut-il réévaluer la figure de Guillaume, conseiller théologique de l’ombre ? Dans la spiritualité cistercienne, on avait coutume d’opposer l’intellectuel Guillaume au docteur de l’amour Bernard. Grâce aux colloques récents consacrés à saint Bernard, il convient d’affiner cette perspective, et aussi de situer Guillaume par rapport à l’« intellectuel » Isaac de l’Étoile. Dans l’histoire de la spiritualité cistercienne d’une manière générale, ne faudrait-il être plus prudent avec les appellations ?

Par ailleurs, le rapport de Guillaume aux écoles de son temps, et sa connaissance des méthodes et controverses nouvelles, laissent encore ouvertes bien des questions : la parution dans Sources Chrétiennes de la Disputatio, inédite en français jusqu’ici, sera l’occasion de les reprendre. Les études abélardiennes ayant également beaucoup évolué ces dernières années, il faudra relire les écrits polémiques de Guillaume à la lumière d’une connaissance renouvelée de son adversaire.

Ajoutons que l’on manque d’une vue synthétique sur l’utilisation de la Bible par Guillaume : l’analyse des données préparées sur l’ensemble de son œuvre pour Biblindex, index en ligne des citations bibliques dans la littérature patristique, la rendra possible, et le colloque examinera aussi tout spécialement le Commentaire sur l’Eître aux Romains récemment publié en français.

Enfin, le colloque fera aussi une place aux sujets plus usuellement traités, car leur richesse les rend inépuisables : les sources de la pensée de Guillaume, ses lectures ; sa spiritualité et en particulier son interprétation du Cantique ; la postérité de sa théologie et de sa mystique, … Une section pourra de nouveau être consacrée à la question de ses méthodes de travail.

La synthèse bibliographique réalisée par B. Pennington puis P. Verdeyen jusqu’en 1998 sera réactualisée : le projet d’un carnet de recherche en ligne, dédié à Guillaume, sera évoqué.

Le colloque, en un troisième lieu certain de la vie de Guillaume, Reims, réunira des spécialistes internationaux de son œuvre et de l’histoire du XIIe siècle cistercien. Il sera l’une des manifestations liées au 50e anniversaire de la reprise de la vie monastique sur la colline du Mont d’Hor, à Saint-Thierry.

Programme