Histoire-Brigitte Carrier-Reynaud

Brigitte CARRIER-REYNAUDL’industrie rubanière en héritage

Brigitte Carrier-Reynaud, enseignante-chercheuse au sein du laboratoire EVS-ISTHME de l’Université Jean Monnet, a été une des premières à s’intéresser au sujet de la rubanerie sur Saint-Etienne. 30 ans de recherche qu’elle nous fait partager à travers son ouvrage Le Ruban, de l’industrie au patrimoine (coll. Le Goût du Savoir, éditions Presses Universitaires de Saint-Etienne).

Est-ce d’avoir beaucoup entendu parler de son grand-père passementier à Saint-Etienne, qui a donné envie à Brigitte Carrier-Reynaud de s’intéresser à l’histoire du ruban?


Ancienne étudiante de la faculté d’histoire de Saint-Etienne, elle choisit comme sujet de maîtrise « La passementerie entre les deux guerres » à une époque où encore peu d’historiens s’intéressent à la question de l’archéologie industrielle. Puis elle poursuit en thèse avec l’étude de l’industrie, notamment rubanière, entre la fin du XIXème siècle et les années 70.

Depuis le XVIème siècle, la rubanerie est l’un des arts industriels les plus représentatifs du savoir-faire stéphanois. Connaissant le caractère pionnier de sa ville à travers le cycle ou l’armement, cette, désormais, enseignante-chercheuse de l’université Jean Monnet, poursuit son travail en l’élargissant à la question de l’entreprise, de l’industrie et du patrimoine industriel.

Car les traces de l’industrie du ruban sont nombreuses mais cachées dans la ville. Seuls les initiés savent que derrière certaines portes cochères (rue de la République, rue Mi-Carême,…), au sein de ces « immeubles à cour », se trouvaient les grandes maisons des fabricants de rubans.


Il faudra attendre 1993 pour qu’un 1er inventaire du patrimoine architectural soit réalisé à Saint-Etienne à la demande des Amis du Vieux Saint-Etienne avec le soutien de Direction régionale des Affaires Culturelles (DRAC). Hélas, le mal est déjà fait dans nombre de ces immeubles qui sont passés de propriétaires en propriétaires ; gommant ainsi les traces de leur passé.

Un passé glorieux mais une renommée toujours présente puisque l’industrie textile représente, encore aujourd’hui, une part importante de l’économie locale : troisième employeur de la Loire, avec 10 % des effectifs industriels du département. Elle se diversifie même dans des secteurs où on ne l’attend pas comme cet implant vasculaire de l’entreprise Cardial-Bard, tissé sur d’anciens métiers Jacquard à partir du savoir-faire stéphanois.

C’est ce savoir-faire, ce goût du travail bien fait, cette capacité des ouvriers stéphanois à s’adapter manuellement comme intellectuellement, qui a poussé cette petite-fille de passementiers à consacrer une partie de sa carrière à l’histoire de la passementerie, permettant de mieux comprendre le paysage de l’industrie textile stéphanoise d’aujourd’hui.

Cet article vous a donné envie d’en savoir plus ?
N’hésitez pas à vous procurer l’ouvrage de Brigitte Carrier-Reynaud, le ruban, de l’industrie au patrimoine , coll. Le Goût du Savoir, editions Presses Universitaires de Saint-Etienne ;
Allez découvrir ou redécouvrir les collections du Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne

Publié le 8 avril 2019